Aller au contenu principal

Favoritisme : Richard Ferrand permet à sa compagne de faire un juteux profit

Par Alfredo Allegra | LEXTIMES.FR |
Mutuelles de Bretagne Mutuelles de Bretagne

Au moment même où le ministre de la justice François Bayrou peaufine le projet de loi sur la moralisation de la vie publique et que le premier ministre Édouard Philippe a présenté hier une communication relative à sa « méthode gouvernementale » nécessitant de « revenir à un fonctionnement marquant l’autorité de l’État » et prenant en compte le long terme avec une « triple exigence d’exemplarité, de collégialité et d’efficacité », le Canard enchaîné a mis la main sur une affaire immobilière qui éclabousse la compagne du ministre de la cohésion des territoires Richard Ferrand.

Directeur général des mutuelles de Bretagne de 1993 à 2012 et un des tout premiers soutiens du président de la République Emmanuel Macron lors de la création de son mouvement En Marche ! le 6 avril 2016, Richard Ferrand, 54 ans, aurait permis à sa compagne, Sandrine Doucen, d’être la mieux-disante, le 25 janvier 2011, concernant un nouveau local que la mutuelle recherchait pour héberger un centre de soins à Brest.

La société soumissionnaire n’a pourtant encore aucune existence légale à cette date de janvier 2011 et elle n’est pas, non plus, propriétaire des locaux qu’elle se propose de louer aux mutuelles de Bretagne pour un « prix extrêmement avantageux » par rapport aux offres concurrentes.

Ce n’est qu’après avoir miraculeusement décroché le marché sans que son compagnon — non membre du conseil d’administration — n’ait lourdement et directement plaidé en faveur de son offre que Sandrine Doucen, 42 ans, avocate inscrite au barreau de Brest depuis le 2 septembre 2004, va s’atteler à sa tâche en créant, le 24 février 2011, par acte notarié — on est jamais trop prudent et à l’abri d’une petite erreur — une société civile immobilière (SCI) au capital de 100 € dénommée SACA qu’elle fera immatriculer au registre du commerce et des sociétés (RCS) de Brest le 28 mars 2011 sous le numéro 531 315 950 et qu’elle domiciliera à leur domicile personnel à Brest, 2 rue de Kerglas.

Aucune difficulté, non plus, pour que le Crédit agricole accepte de financer à hauteur de 100 % les locaux d’un montant d’un peu plus de 400 000 euros dont va se porter acquéreuse la SCI.

On relève prima facie qu’il ne peut rien être reproché à M. Ferrand, il n’était pas membre du conseil d’administration des mutuelles de Bretagne qui a pris la décision d’accorder le marché à la société que sa compagne projetait de créer et il n’est pas davantage associé ou autrement impliqué dans la SCI créée par sa compagne, il est simplement le directeur général des mutuelles de Bretagne qui a mis les diverses offres reçues sur le bureau du conseil d'administration.

La création d’une SCI nécessitant néanmoins au moins deux associés, Me Doucen a en effet eu recours à un ami, Serge Carnus, un architecte basé à Rodez (Aveyron), à qui elle a attribué une des 100 parts que constitue le capital de 100 € de la SCI. Tout récemment, le 13 février 2017, toujours par acte notarié car on est jamais trop prudent, tout a été clarifié, M. Carnus a cédé la part qu’il détenait dans la société SACA à la fille du couple Ferrand-Doucen, Louise, à peine âgée de 13 ans.

 

Ajouter un commentaire