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Écoutes judiciaires : Les 4 PME en conflit avec la Place Vendôme reprennent le travail

Par AFP | LEXTIMES.FR |

Les quatre PME chargées des écoutes téléphoniques pour le ministère de la justice ont décidé de reprendre vendredi leur tâche qu'elles avaient suspendue en raison d'un différend avec le ministère, qui a exprimé sa satisfaction.

« D'ici la fin d'après-midi les serveurs informatiques des quatre sociétés[Elektron, SGME, Midi System & Co et Foretec, ndlr] auront été remis en service », a déclaré Thierry Pugnet, le président de cette dernière, située à Saint-Etienne (Loire). « Le ministère de la justice a accepté, au cours d'une réunion, qui s'est tenue jeudi soir, d'engager de véritables négociations en vue d'établir un contrat avec nos entreprises jusqu'à ce que la future plate-forme nationale des interceptions judiciaires (PNIJ) soit opérationnelle », a-t-il ajouté.« Comme cela constitue une base acceptable et que nous voulons nous montrer
responsables, nous avons décidé de reprendre de nouvelles interceptions téléphoniques, ce que nous ne faisions plus depuis mardi »
, a dit Thierry Pugnet.

« La Chancellerie est satisfaite de voir que la raison l'a emporté », a indiqué Pierre Rancé, porte-parole du ministère. « La négociation que le ministère a proposé depuis le début de la semaine va enfin pouvoir commencer »« Ce mouvement a occasionné peu de perturbations pour les enquêteurs, qui se sont montrés compréhensifs vis-à-vis de notre action en nous adressant peu de réquisitions », a encore affirmé M. Pugnet. « Notre avocat nous a indiqué que plusieurs solutions ont été évoquées par le cabinet de la garde des sceaux pour accompagner la fin programmée de notre activité [...] nous avons le sentiment que les négociations ont cette fois vraiment été engagées. Des réunions se poursuivront la semaine prochaine pour les affiner », a déclaré Michel Besnier, PDG d'Elektron, basé à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine).

L'action des dirigeants des quatre PME qui revendiquent 88 % des quelque 10 000 interceptions téléphoniques judiciaires journalières, n'entravait pas les enquêteurs de la police, de la gendarmerie ou des douanes dans la poursuite des écoutes déjà engagées. Le ministère de la justice avait réagi vivement mardi en annonçant qu'elle demandait aux parquets de « poursuivre systématiquement les sociétés qui refuseraient de fournir les prestations pour lesquelles elles ont été requises ». La Chancellerie avait également demandé jeudi aux juridictions de saisir en cas de refus deux autres sociétés, Amecs et Azur intégration, « pour procéder aux nouvelles interceptions ou au renouvellement des interceptions en cours ».

Les quatre frondeurs, qui présentaient leur mouvement comme « une première dans l'histoire des écoutes téléphoniques judiciaire de l'Hexagone », emploient au total une centaine de salariés. Ces entreprises réalisent un chiffre d'affaires annuel de près de 25 millions d'euros avec un unique client, le ministère de la justice. Elles sont condamnées à terme par la création de la plateforme nationale des interceptions judiciaires (Pnij), implantée à Elancourt (Yvelines) sur un site du groupe Thales. La plateforme devait commencer à fonctionner en 2013. Sa mise en service a pris un fort retard.

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