Réforme Macron : Les assises de Basse-Terre bloquées

Rentrée du barreau de Guadeloupe, 26 avril 2014.

Les avocats grévistes du barreau de Guadeloupe annoncent« le blocage de l'ensemble des audiences, au moins jusqu'au 10 décembre inclus », a indiqué mardi l'une leurs porte-parole, Maître Hellen Bessis, demandant « le retrait » du projet de loi Macron.

Les avocats guadeloupéens ont entamé leur mouvement de protestation le 17 novembre, comme leurs homologues de l'hexagone. Ils ont mené plusieurs actions, bloquant les portes du palais de justice durant une heure, ou demandant le report de toutes les audiences, durant la première semaine de grève. Les assises de Basse-Terre ont ainsi été perturbées et un procès en appel pour meurtre, très attendu, reporté à 2015.

Depuis lundi, les avocats sont repassés à l'action en demandant systématiquement « le renvoi de toutes les audiences, civiles, commerciales, pénales, et aux assises », a indiqué Maître Bessis, l'une des porte-parole des robes noires. Elle a ajouté nous nous battrons pour le maintien d'une juridiction de proximité » menacée, selon elle, par le projet de loi Macron.

Une nouvelle session d'assises devait ainsi s'ouvrir lundi mais finalement, sur quatre affaires prévues, seule la dernière a une chance d'être jugée, étant prévue le 15 décembre, après l'examen du projet de loi en conseil des ministres. Un blocage dénoncé par les magistrats du siège et du parquet du tribunal de grande instance de Pointe-à-Pitre. Ils ont adopté une motion, lors de leur assemblée générale ordinaire, vendredi, stipulant qu'ils prennent « acte »du mouvement mais « déplorent » qu'il « ait donné lieu à des actions ayant porté atteinte à la liberté d'aller et de venir des magistrats, des fonctionnaires et des justiciables et au droit fondamental d'accès à la justice ».

Alors que les tribunaux de Guadeloupe sont déjà engorgés, Guy Etienne, procureur de la République de Pointe-à-Pitre, a déclaré mardi à l'AFP : « à titre personnel je regrette cette situation » qui « impacte très durement le fonctionnement du tribunal qui n'y est pour rien ». Certaines audiences sont renvoyées, pour certaines, à juin 2015, précise-t-il. Selon Maître Bessis, au moins 1 500 emplois sont menacés en Guadeloupe. Le département compte 300 avocats inscrits à l'Ordre.