Affaire Bessis : Près d’un million d’euros pour un rapport de 11 pages

Ordre des avocats de Paris

Dans le contentieux qui l’oppose à l’ancien trublion Jean-Louis Bessis depuis quelques mois, le conseil de l’ordre du barreau de Paris assure les avocats parisiens dans un communiqué qu’il « agira […] en toute indépendance pour la protection de leurs intérêts, comme il demeurera entièrement mobilisé face aux défis qui se posent à la profession ».

Le conseil de l'ordre indique avoir examiné lors de sa séance d’hier, les demandes formulées à son encontre par Jean-Louis Bessis, candidat au bâtonnat lors des élections des 23 et 25 juin 2015 qui, arrivé en troisième position avec 2 248 voix (18,42 % des suffrages exprimés), avait accepté d’appeler à voter pour le tandem Sicard–Attias moyennant la mise en place d’une autorité de médiation dont il assurerait la direction pendant au moins trois ans.

La « promesse » n’ayant pas été tenue, celui qui dénonce depuis plus d’une décennie « les dérives financières », dont notamment « les indemnités vertigineuses que s’octroient bâtonnier et vice-bâtonnier » et « les nombreuses créations de poste », réclame près d'un million d'euros pour le poste de médiateur qui devait lui revenir au terme d’un marchandage de ses 2 248 voix dont il n’était pas pourtant propriétaire.

Le communiqué précise que M. Bessis estime avoir droit à 138 000 euros pour la rédaction d'un rapport de onze pages sur une proposition de mise en place d'une autorité de médiation, 330 000 euros pour avoir perdu la chance, à la suite du rejet de son rapport par le conseil de l'ordre, d'être nommé médiateur du barreau de Paris, 381 200 euros pour avoir entravé sa carrière de professeur des universités et l'avoir privé d'une évolution de carrière à laquelle il aurait eu droit par la promotion au grade de professeur de classe exceptionnelle et, enfin, 100 000 euros pour ne pas avoir recherché l'auteur de fausses accusations dont il aurait été l'objet fin 2012, outre 30 000 euros au titre des frais irrépétibles.

L'ordre des avocats dit contester devoir quelle que somme que ce soit à Jean-Louis Bessis et rappelle que, lors de sa séance du 16 février 2016, il a effectivement « rejeté le rapport de Monsieur Jean-Louis Bessis proposant la création d'un poste de médiateur, soumis à son approbation par Monsieur le bâtonnier Frédéric Sicard ». « Respectueux des principes essentiels », le conseil de l’ordre dit ne pas vouloir commenter davantage ces procédures en cours et se borne à préciser que l’ancien bâtonnier Paul-Albert Iweins aura la lourde tâche de défendre ses intérêts. Emilie Vasseur et Arnaud Gris, membres du conseil de l'ordre, sont, quant à eux, nommés « référents dans le suivi des procédures en cours ».

Sollicités par LexTimes, plusieurs avocats ayant voté pour Bessis au premier tour, le 23 juin 2015, disent ne pas avoir suivi la consigne et n’ont pas voté pour le tandem élu Sicard–Attias. Dont acte.