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Affaire Bettencourt : Perquisitions aux domicile et bureaux de Nicolas Sarkozy

Par Jon Helland | LEXTIMES.FR |

Les bureaux parisiens de l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy, son domicile du XVIe arrondissement de Paris et son ancien cabinet d'avocat ont été perquisitionnés mardi matin par un juge en charge de l'affaire Bettencourt, selon des sources concordantes.

Une dizaine de policiers de la brigade financière accompagnaient le juge d'instruction bordelais Jean-Michel Gentil. Rien n'aurait été saisi mais l'agenda 2007 de l'ancien chef de l'État aurait été récupéré chez l'huissier où il avait été déposé quelques semaines plus tôt.

La justice se demande si des retraits d'espèces effectués sur les comptes de la richissime héritière des cosmétiques L'Oréal, Liliane Bettencourt, n'auraient pas servi à un financement illicite de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Le juge Gentil s'intéresserait surtout à deux retraits de 400 000 euros chacun, en février et avril 2007.

Les perquisitions ont visé les bureaux de la rue de Miromesnil dont Nicolas Sarkozy bénéficie en tant qu'ancien président de la République, le domicile du XVIe arrondissement appartenant à son épouse Carla Bruni-Sarkozy et les bureaux du cabinet d'avocats Arnaud Claude & Associés dont il a été associé. Le bâtonnier de Paris Christiane Féral-Schuhl était présente à la perquisition dans les locaux du cabinet d'avocats du boulevard Malesherbes, dans le VIIIearrondissement de Paris et elle était représentée aux deux autres par un membre du conseil de l'ordre.

Les trois perquisitions révélées parlemonde.fr et France Inter ont été menées en l'absence de M. Sarkozy, « parti [lundi] en famille au Canada », a indiqué son avocat, Me Thierry Herzog qui explique que « ces perquisitions, alors qu'avaient été envoyés à ce magistrat, depuis 15 jours, tous les éléments nécessaires, se révèleront être, ce qu'on peut en attendre, des actes inutiles », car « les extraits certifiés conformes de l'agenda de M. Nicolas Sarkozy pour l'année 2007 »avaient été envoyés au magistrat instructeur dès le 15 juin..

Ces documents démontrent, selon Me Herzog, « l'impossibilité absolue de prétendus "rendez-vous secrets" avec Mme Liliane Bettencourt », précisant avoir, dans ce courrier, informé le juge Gentil « que la totalité des déplacements et des lieux, où s'était rendu M. Nicolas Sarkozy durant l'année 2007, l'avait été sous le contrôle des fonctionnaires de police chargés d'assurer sa sécurité ».

Il explique avoir de nouveau écrit au magistrat ce mardi pour lui donner l'identité de ces policiers, « afin qu'ils puissent certifier qu'il n'y a eu qu'un seul rendez-vous le 24 février 2007, à son domicile, avec M. André Bettencourt », époux défunt de Mme Bettencourt.

M. Gentil enquête sur la base de témoignages d'anciens employés de la milliardaire qui affirment avoir vu Nicolas Sarkozy chez les Bettencourt début 2007. Un autre témoignage émane de François-Marie Banier, artiste très proche à l'époque de la milliardaire, qui a noté le 26 avril 2007 dans son journal personnel une confidence de Mme Bettencourt, évoquant une « demande d'argent » de Nicolas Sarkozy à laquelle elle aurait « dit oui ».

Nicolas Sarkozy avait annoncé le 17 juin au Journal du dimanche avoir remis son agenda de début 2007 au juge, avec sept pages d'observations, et fait placer l'original chez un huissier. La comparaison entre l'agenda et les témoignages parus dans la presse « permettra de démentir formellement la mise en cause » de Nicolas Sarkozy, avait alors affirmé Me Herzog.

Partie d'un différend familial entre la milliardaire et sa fille et de soupçons d'abus de faiblesse, la tentaculaire affaire Bettencourt avait débordé sur le terrain politique et conduit à la démission du ministre du travail Éric Woerth pour des soupçons de conflits d'intérêts et de financement illégal de campagnes électorales. Onze personnes, dont M. Woerth, ont déjà été mises en examen dans ce dossier.

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