Aide juridictionnelle : Taubira prête à discuter... qu'on accepte sa réforme

La ministre de la justice, Christiane Taubira, a assuré que les avocats seraient associés à la réforme de l'aide juridictionnelle, lors d'un déplacement à Montpellier.

« J'ai refusé sur trois budgets de réformer sans vous consulter », a indiqué la garde des sceaux à une quarantaine d'avocats qui l'attendaient avec des banderoles vendredi après-midi sur le parvis du tribunal de grande instance de Montpellier. « J'ai 45 millions d'euros pour cela, c'est dans le budget de 2016. Les choses sont sur la table, ou bien on les fait, ou on ne les fait pas. Il nous reste peu de temps pour aboutir », a ajouté Mme Taubira qui a qualifié dans un sourire ses relations avec les avocats « d'intimes inimitiés ».

Les sections montpelliéraines de l'Union des jeunes avocats (UJA) et du Syndicat des avocats de France (SAF) se disent « inquiètes » des modalités de la réforme de l'aide juridictionnelle, qui envisage notamment une contribution de la profession, et demandent une réévaluation de leurs indemnités qui n'ont pas été augmentées depuis 2007. « Nous accordons à Mme Taubira le crédit de sa volonté et nous voulons être concernés par ce résultat positivement : nous voulons que nos indemnités soient augmentées », a expliqué Régine Barthélémy, avocate et membre du bureau du Conseil national du barreaux (CNB).

La ministre de la justice était en déplacement vendredi à Montpellier pour inaugurer l'école de formation des avocats du centre-sud et dialoguer avec le personnel de l'association Adages, qui œuvre en faveur de la médiation familiale. Questionnée sur le manque de moyens du ministère de la Justice, la garde des Sceaux a rappelé que « depuis trois ans le budget de la justice augmente dans un contexte budgétaire contraint » et qu'intervenaient« 300 ouvertures de postes en moyenne par année, 360 l'année Prochaine ».

Le déplacement de la ministre s'est clôturé par un discours devant un amphithéâtre composé d'étudiants, de magistrats et d'acteurs du monde judiciaire à l'occasion de la rentrée solennelle de la faculté de droit de Montpellier.