AJ : Les caisses du barreau de Blois sont vides

Palais de justice de Blois.
Palais de justice de Blois.

Le bâtonnier de l'ordre des avocats de Blois (Loir-et-Cher), Me Damien Vinet, a annoncé jeudi avoir décidé de ne plus désigner d'avocats commis d'office, faute d'argent pour les payer.

« Je n'imagine pas désigner un confrère à l'aide juridictionnelle alors que je sais qu'il ne sera pas rétribué pour son travail », a expliqué Me Vinet. « Voilà un mois et demi que nous alertons les pouvoirs publics qui nous répondent : ne vous inquiétez pas, l'argent arrive ! Mais depuis le 3 octobre, le compte est quasiment à sec », a ajouté le bâtonnier de Blois.

« La gestion de l'aide juridictionnelle a été confiée directement aux barreaux. À Blois, cela nous coûte 30 000 euros chaque année uniquement en frais de gestion. Cette fois, le ras-le-bol est total. Je vois dans ce retard de versement une volonté délibérée du gouvernement de se lancer dans un bras de fer avec notre profession », a encore déclaré Me Vinet. « Avec 180 euros en moyenne pour un dossier correctionnel, le niveau de rémunération des avocats au titre de l'aide juridictionnelle est déjà ridicule », s'est-il encore indigné.

Le refus de désigner des avocats commis d'office pourrait perturber gravement la prochaine session de la cour d'assises du Loir-et-Cher, en novembre. En effet, selon Me Vinet, tous les accusés qui doivent y comparaître ont besoin d'un conseil au titre de l'aide juridictionnelle. Et sans avocat, pas de procès possible, a averti le bâtonnier. L'aide juridictionnelle permet aux plus démunis de bénéficier d'une défense, et assure aux jeunes avocats une activité minimum.