AJ : L’excellence du jeune barreau de Paris au service des plus démunis

À l’inverse de leurs confrères de province mais aussi de la grande et de la petite couronne qui, tous ou presque, assurent des missions d’aide juridictionnelle (AJ), les quelque 25 000 avocats parisiens en sont exonérés et peuvent se consacrer, s’ils le souhaitent, pleinement à leurs clients nantis.

À Paris, en effet, seuls les très jeunes avocats volontaires et les secrétaires de la conférence font de l’AJ et uniquement pendant les dix premières années de leur carrière et après avoir suivi une formation ad hoc.

Cette période maximale de dix ans vient d’être ramenée à sept ans, selon un rapport relatif à la réforme du barreau pénal de Paris adopté par le conseil de l’ordre lors de sa séance du 1er juillet 2014. Et pour ceux qui voudront continuer à se consacrer aux plus démunis au-delà de cette période de sept ans, ils devront obligatoirement devenir « référents et tuteurs ».

Référents, est-il précisé, pour assurer la coordination des permanences et l’aide aux confrères dans le cadre des permanences et tuteurs pour assurer la formation des jeunes confrères. Ces référents-tuteurs pourront s’inscrire sur les listes d’astreinte et sur la liste d’urgence pour être désignés « en cas de défaillance » ou « d’afflux » nécessitant la désignation d’avocats supplémentaires, outre qu’ils continueront à recevoir des commissions d’office et pourront assurer des gardes à vue.

Mais ne deviendra pas référent-tuteur qui veut, pour cela, l’impétrant devra soumettre au bâtonnier, avant le 30 septembre 2014, une lettre de motivation lui permettant de s’assurer du « sens de [son] engagement ».

La décision « de non intégration de certains avocats de plus de sept ans sur la liste des référents-tuteurs » sera susceptible — ne pas rire s'il vous plaît — d’un recours devant une « délégation » composée de « deux avocats de plus de sept ans, deux avocats de moins de sept ans, du bâtonnier ou de son représentant et un membre du bureau pénal ». Contrairement à l’idée fausse qui circule, les jeunes avocats parisiens qui assurent des missions d’AJ sont donc excellents et motivés malgré un défraiement dérisoire.

Cet engagement des jeunes avocats assurant « des permanences d’urgence dans le respect des nouvelles obligations de formation prévues par [cette] réforme » méritait d'être récompensé, ils recevront une somme complémentaire de 100 euros hors taxe, est-il prévu dans cette réforme, par une contribution de la Carpa et du fonds de dotation Barreau de Paris Solidarité.