Associations : L’OIP-SF a besoin de 132 000 euros pour boucler son budget 2017

Observatoire internationale des prisons - section française

Désengagement de l’État, suppression de la réserve parlementaire, gel des contrats aidés, réforme de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF),… autant de bonnes ou mauvaises mesures qui mettent, toutes, à mal le budget de bon nombre d’associations et notamment celui de (la section française de) l’Observatoire international des prisons (OIP) qui avait d’ores et déjà réduit son budget en cours d’année de 22 000 euros à 758 000 euros et qui est à court de 132 000 euros avec un prévisionnel de recettes de seulement 626 000 euros pour cette année 2017.

« Depuis plusieurs années, écrivent la directrice Cécile Marcel et la présidente Delphine Boesel de l’OIP à tous leurs contacts et à la presse, l’association se heurte au désengagement de l’État. Les subventions publiques diminuent à chaque nouvel exercice et certaines ont fini par disparaître ». La part du financement public (État, collectivités territoriales, réserve parlementaire, Union européenne,…) est passée d’environ 456 000 euros (61 %) à 251 000 euros (40 %) entre 2013 et 2017 et la part du financement privé (fondations, dons, adhésions,…) qui est restée assez soutenue, avec environ 247 000 euros (33 %) en 2013 et 352 000 euros (56 %) en 2017, ne comble qu’à peine la moitié de la baisse des subventions publiques.

C’est un amoncellement de mauvaises nouvelles qui s’est abattu ces derniers temps sur les associations en général et sur l’OIP en particulier et au premier rang desquelles figure la subvention reçue des conseils régionaux qui est passée de 120 000 euros en 2015 à 2 000 euros en 2017. Viennent ensuite se greffer une perte de ressource d’environ 30 000 euros par an au titre du dispositif des réserves parlementaires qui a été supprimé sans « espoir de voir apparaître une alternative de financement au profit des associations bénéficiaires » et le gel des emplois aidés qui représenterait, en 2018, un « manque » de plus de 20 000 euros et pourrait amputer l’association de deux de ses 12 permanents.

Quant au coup de grâce, il serait donné, craint l’association, par la réforme annoncée de l’ISF et l’application du principe des vases communicants. L’OIP estime en effet que cette réforme de l’ISF en IFI (impôt sur la fortune immobilière) laisse « présager » une baisse des dons réalisés au profit des fondations faisant appel à la générosité du public qui, elles-mêmes, disposant de ressources nettement plus faibles du fait que les contribuables n’auront plus grand-chose à défiscaliser l’année prochaine, vont être beaucoup moins généreuses avec les associations qu’elles financent ou subventionnent.

Sur une demande de LexTimes quant à un éventuel comblement du déficit par l’association-mère ou les associations-sœurs, Zina Rouabah nous précise que « de section française », l’OIP-SF, qui a été créé en 1996, n’en a plus que le nom, la « section internationale » créée à Lyon en 1990 n’est plus en activité depuis 1999 et à part « la section française », il ne reste plus que la « section belge » qui ne tourne qu’avec des bénévoles et quelques sections en Amérique du Sud dont l’activité est très limitée.

La mission de l’OIP-SF, qui dispose d’un statut consultatif auprès des Nations unies, consiste à faire connaître l’état des conditions de détention en France, défendre les droits et la dignité des prisonniers et contribuer au débat public par « un travail rigoureux d’éclairage et d’analyse des politiques pénales et pénitentiaires, au cœur des problématiques de notre société ».

Si vous êtes imposable, vous pouvez les aider par un don qui, après la réduction d’impôt de 66 % l’an prochain, ne vous coûtera en fait que 34 euros pour 100 euros donnés avant le 31 décembre 2017. Si vous n'êtes pas imposable, chaque euro donné vous coûtera un euro car il ne s'agit pas d'un crédit d'impôt mais bien d'une réduction d'impôt à moins que le gouvernement ne fasse un geste en la transformant en crédit d'impôt pour que les pauvres puissent également être généreux sans qu'il leur en coûte davantage.