Avocats on line : Une journaliste-juriste débutante de Capital a testé les 6 principales plates-formes

Dans la dernière livraison du mensuel Capital, une enquête de Pauline Janicot sur « Que valent les conseils financiers et juridiques par téléphone ? » (n° 245, févr. 2012, p. 106) qui n'a manifestement ni été écrite ni relue par un expert.
« Depuis peu, des experts se proposent de résoudre vos litiges à distance », selon l'accroche de Capital qui dit avoir « testé leur réactivité et la qualité des réponses » et dévoile sa « méthode du test » consistant à « juger la qualité de service des six principales plate-formes d'experts existantes [en leur posant] quatre questions d'ordre juridique ou patrimonial. Puis [ils ont] mesuré leur réactivité par rapport aux délais annoncés, analysé la pertinence de leurs conseils et comparé leurs tarifs ». Le classement global — qui place, de la 1e à la 6e place, juritravail.com, juritel.com, wengo.com, jurisconsulting.com, information-juridique.com et conseil-juridique.com — tient compte de « ces trois paramètres ».
On ne va pas s'appesantir sur le fait que Pauline Janicot fait une confusion entre l'huissier et l'avocat qui serait « rattaché » au « barreau du tribunal d'instance où il est censé officier » (sic !) ni sur le fait qu'avant de choisir votre avocat, Mme Janicot vous conseille de « vérifier qu'il fréquente encore les prétoires en allant sur le site Legifrance.gouv.fr qui retrace l'historique des dossiers plaidés »(re-sic !), ni sur d'autres menus détails qui démontrent que cet article qui se veut éminemment juridique n'a été ni écrit ni relu par un professionnel du droit.
Ce qui a accroché l'attention de LexTimes.fr, c'est une des quatre questions soumises aux experts des six plate-formes et dont Capital nous révèle les« meilleures et les pires réponses données par les experts en ligne ».
En matière d'ISF, le délai de reprise de l'administration s'exerce jusqu'à l'expiration de la sixième année suivant celle du fait générateur
Livre des procédures fiscales, art. 186
À la question, « Pour échapper à l'ISF, j'ai sous-évalué mon patrimoine immobilier. Dois-je régulariser ma situation auprès du fisc ? », Pauline Janicot décerne la meilleure note à Juritel qui l'aurait « renseigné très précisément sur les risques encourus : l'administration fiscale peut opérer un redressement jusqu'à trois ans en arrière si la déclaration d'ISF est erronée [...] ».
Faux. En matière d'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), le délai de reprise de l'administration — et de régularisation par le contribuable — s'exerce jusqu'à l'expiration de la sixième année suivant celle du fait générateur
Alfredo Allegra est journaliste, avocat et expert fiscaliste sur la plate-forme Wengo.