Avocats : Grève nationale totale ce jeudi 26 juin 2014

Le Conseil national des barreaux (CNB) appelle les 60 000 avocats de France qu'il représente à une « grève nationale totale » ce jeudi 26 juin « face au silence et à l'immobilisme des pouvoirs publics pour proposer une réforme » du financement de l'aide juridictionnelle (AJ) qui permet aux justiciables les plus modestes de bénéficier d'une prise en charge des honoraires d'avocat et des frais de justice.
Alors qu'une première mouture d'une réforme contestée du financement de l'AJ avait déjà fait l'objet d'un report au début de l'année suite à la grogne des avocats, le CNB dénonce le fait que la chancellerie n'a « retenu aucune des propositions de la profession et poursuit au contraire sa réflexion tendant à instaurer une taxe scandaleuse sur le chiffre d'affaires des cabinets d'avocats ».
Une première journée d'action sur l'AJ a eu lieu il y a à peine trois semaines, le 5 juin, laquelle a touché environ la moitié des barreaux sous diverses formes. Le président du CNB Jean-Marie Burguburu avait été reçu à la chancellerie mais avait dénoncé « l'absence de propositions concrètes de la part du ministère de la justice sur la réforme de l'aide juridictionnelle alors que les arbitrages budgétaires [étaient] sur le point d'être rendus ». Le CNB avait alors averti qu'en l'absence de propositions ministérielles avant son assemblée générale des 13 et 14 juin, il envisagerait de nouvelles actions.
Chaque barreau décidera de la forme que prendra cette nouvelle journée de protestation. Le 27 juin, au lendemain du mouvement, les différentes instances représentatives de la profession sont appelées à se rassembler à Paris, avec notamment la Conférence des bâtonniers qui regroupe tous les barreaux de France, à l'exception de celui de Paris. La profession réclame également une revalorisation de l'AJ et propose, notamment, de l'abonder par des« financements complémentaires » et la création d'un « fonds d'aide juridique ».
Lors de la première journée d'action du 5 juin, les principaux syndicats de magistrats avaient apporté leur soutien et dénonçaient, outre la réforme de l'AJ, le manque de moyens plus général de la justice. Le gouvernement veut réformer l'AJ pour lui trouver un « financement pérenne » après la suppression, au nom d'un meilleur accès à la justice, par la ministre Christiane Taubira, du droit de timbre de 35 euros pour engager une procédure, qui servait notamment à financer cette aide.
Par une décision unanime, le conseil de l'ordre de Paris s'associe à cette grève des audiences ce jeudi 26 juin 2014, indique un communiqué, « sous réserve des impératifs de liberté ».