Avocats : Le SAF mis en cause pour la distribution d'un tract

Le syndicat des avocats de France (SAF) dit être mis en cause par le parquet de Paris pour avoir distribué un tract, lors de la manifestation de policiers du 18 mai dernier, explicitant les « les droits et devoirs en cas d'interpellation ».
Dans le cadre de l'appel devant la chambre de l'insruction de Paris des décisions de remise en liberté et de placement sous contrôle judiciaire de trois des quatre personnes mises en examen à la suite des violences perpétrées contre des policiers lors de cette manifestation du 18 mai, le procureur général fait état dans son réquisitoire de « [...] la découverte en perquisition chez [...] d'un document d'un syndicat d'avocats intitulé "manisfestants–e-s : droits et conseils en cas d'interpellation" [qui] vient corroborer la volonté manifeste de participer à des actions violentes en cours de manifestation puisqu'il prend des éléments sur la conduite à tenir en cas d'interpellation ».
Accusé d'encourager la violence au motif qu'il distribue aux manifestants un document contenant exclusivement des informations juridiques, le SAF s'insurge contre ces réquisitions du parquet qui considère qu'être en possession d'un tract par lui distribué constituerait une « présomption de violences ». Quid de la possession d'un code de procédure pénale, se demande le syndicat qui dit ne comprendre qu'une « telle idée ait pu germer dans l'esprit d'un magistrat de la République ».
Connaître ses droits, poursuit le syndicat, serait donc présumé être un acte subversif et l'avocat, professionnel du droit, en deviendrait le complice voire l'instigateur si c'est le tract qui est susceptible d'encourager ou de déclencher la violence. Pourtant, la connaissance des droits et devoirs de chacun procède d'un fonctionnement normal de la société lorsqu'elle est démocratique, plaide le président du SAF Florian Borg pour qui défendre l'inverse revient à « se méfier de la norme juridique et à encourager les dérives de toutes sortes ».