Avocats : Les dispositions relatives à la domiciliation validées par le Conseil d’État

Le conseil d’État a rejeté le recours de Vincent Delmas et de sa société Delmas et associés à l’encontre de la décision du conseil national des barreaux (CNB) relative au domicile professionnel des avocats.
Me Delmas, ancien membre du CNB (2006-2011), ancien membre du conseil de l’ordre de Paris (2009-2011), poursuivait l’annulation pour excès de pouvoir des première et troisième phrases du second alinéa du nouvel article 15-1 du règlement intérieur national de la profession d’avocat introduit par une décision
Cette « mainmise » du conseil de l’ordre sur la domiciliation de confrères n’était pas du goût de Vincent Delmas qui en avait fait, accessoirement, depuis plusieurs années, son « son fonds de commerce » du temps où elle n’était pas ou quasi pas autorisée.
La Haute juridiction administrative
Sur le fond, pour le conseil d’État, le CNB s’est borné à définir un cadre juridique destiné « à concilier la situation des intéressés et les modalités spécifiques d’exercice professionnel qui en découlent avec l’obligation de domiciliation et les exigences déontologiques qui s’y attachent » et il en déduit que le principe d’égalité entre membres d’une même profession n’a pas été méconnu dans la mesure où les titulaires de conventions de domiciliation professionnelle ne sont pas placés dans la même situation que des avocats qui concluent « d’autres contrats ayant pour objet la location ou la sous-location de locaux à usage professionnel ».
Et au demeurant, précisent les juges du Palais-Royal, les autorisations prévues ne sauraient être refusées par les conseils de l’ordre que « pour des motifs liés à la protection des intérêts de la profession, en particulier des principes […] de dignité, d’indépendance et de secret professionnel et la sécurité des notifications opérées par les juridictions ». Il en coûte 3 000 euros à Vincent Delmas et à sa société au titre des frais irrépétibles au profit du CNB qui se réjouit de ce que« la Haute juridiction ait une fois encore rappelé l'étendue [de son] pouvoir normatif [...] pour unifier les règles et usages de la profession ».