Avocats : Relaxe pour Avi Bitton qui avait critiqué Jeannette Bougrab

Un avocat membre du conseil de l’ordre du barreau de Paris, Avi Bitton, a été relaxé mardi par ses pairs dans quatre des cinq procédures pour lesquelles il était poursuivi, dont celle l’opposant à l’ancienne secrétaire d’État UMP Jeannette Bougrab devenue avocate en décembre 2012.
Me Avi Bitton, 37 ans, président du syndicat Manifeste des avocats collaborateurs, s'était indigné, dans un billet publié sur le site du syndicat qu'il préside, que le cabinet américain Mayer Brown présente sur son site Mme Bougrab comme « partner » du cabinet alors qu'on ne la retrouvait sur la fiche du cabinet dans l'annuaire du barreau de Paris que parmi les 64 « collaborateurs ».
Dans son billet intitulé « Exclusif — Jeannette Bougrab, la token woman de Mayer Brown ? », Me Bitton accusait l'ancienne présidente de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde) de se laisser utiliser par le bureau parisien du cabinet américain comme une « femme alibi d'une diversité fictionnelle » et d'avoir menti sur son salaire.
Les trois autres procédures pour lesquelles il a été relaxé concernaient l’usage par l’un de ses confrères, Jérôme Depondt, du titre de « membre du conseil de l’ordre » quatre ans après la fin de son mandat qui s’était terminé en décembre 2008, un contentieux avec un ancien bailleur et une cliente « mécontente de ses diligences et honoraires ».
La cinquième procédure disciplinaire pour laquelle il a reçu « un avertissement »et qui constitue la sanction la plus basse concerne, explique Me Bitton à LexTimes.fr, « une tentative de médiation qu’il avait essayé d’organiser entre une collaboratrice et le cabinet qui l’employait dont une associée-gérante est Me Karine Mignon-Louvet, une élue de l’UJA au conseil de l’ordre ».
Lors de l’audience disciplinaire, le représentant de l’autorité de poursuite, c’est-à-dire du bâtonnier, avait requis une interdiction d’exercer la profession pendant 6 mois accompagnée de l’interdiction de faire partie pendant 10 ans du conseil de l’ordre et du Conseil national des barreaux où il a également été élu en 2012.
Nul doute pour Me Bitton, « c’était un procès politique, reposant sur des plaintes d’adversaires syndicaux (UJA) ou professionnels (Mayer Brown), initié par la bâtonnière Christiane Féral-Schuhl pour faire taire un opposant politique au sein du conseil de l’ordre ». On se réjouit qu’en fin de compte tout se termine bien. Jeannette Bougrab n’est plus chez Mayer Brown, Christiane Féral-Schuhl n’est plus bâtonnière et Avi Bitton n’a pas été sanctionné mais la procédure, dit-il, se termine comme elle a commencé : « petitement ».