Avocats : Remise publique du bâton au bâtonnier désigné

Renouant avec une tradition qui s’était perdue depuis le milieu du 19e siècle, le bâtonnier de Paris Christiane Féral-Schuhl a remis hier publiquement, à l’issue des résultats du second tour, à Pierre-Olivier Sur qui lui succédera à compter du 1er janvier 2014 le « bâton », manifestation symbolique de l’organisation du barreau en confrérie puis en ordre.
À Paris, précise Me Féral-Schuhl dans son discours de passation de pouvoir, un usage s’était substitué, depuis le milieu du 19e siècle, pour que « cette remise du bâton se fasse en comité restreint, au bâtonnier qui a accompli son mandat, en souvenir et en hommage », la tradition ancienne est rétablie et le bâtonnier désigné détient ainsi « dès le début de [son] mandat, le symbole du pouvoir et du devoir ».
Dans son discours d’investiture, tout en se positionnant dans le prolongement de ses prédécesseurs et assurant vouloir participer à la « reconstruction » du Conseil national des barreaux (CNB), Me Sur est « convaincu » de la nécessité« de supprimer l’élection de confirmation, de réduire le dauphinat à 6 mois et d’inviter les anciens bâtonniers à ne plus se représenter au conseil de l’ordre au-delà du mandat qui suit leur exercice ». Laurent Martinet, le vice-bâtonnier désigné, sera en charge « par délégation spéciale », confirme-t-il, de l’EFB (École de formation du barreau de Paris), de l’international et de l’arbitrage des honoraires.
Pour ce qui est des résultats du second tour, petite déception pour le vice-bâtonnier sortant Yvon Martinet qui n’arrive qu’à la 8e place avec ses 3 105 voix sur les 9 924 suffrages exprimés. L’autre déception notable est pour Julie Convain qui, 14e au premier tour, se trouvait en position éligible et est victime de la même déveine que l'année dernière. Elle se fait éjecter par Clarisse Brély qui fait, elle, une fulgurante ascension entre le premier et le second tour, de la 15e à la 11e, avec 2 873 voix au lieu de 2 309 la veille. Autre fulgurante ascension entre les deux tours est celle d’Élisabeth Cauly — qui sollicitait un second mandat et était soutenue par… les courants minoritaires Jean-Louis Bessis et Avi Bitton — qui passe de la 11e à la 3e place avec 3 514 voix au lieu des 2 498 recueillies la veille. Avec seulement 46,90 % des suffrages exprimés, Mme Féral-Schuhl est la première (4 654 voix), elle gagne 82 voix entre les deux tours.