Avocats : Troisième grève totale et nationale ce lundi 7 juillet 2014

Troisième journée de mobilisation en un mois pour les avocats ce lundi 7 juillet qui disent vouloir maintenir « la pression pour financer durablement l’aide juridictionnelle » face « au dialogue de sourds » avec la ministre de la justice Christiane Taubira qui n’a pas encore écarté l’idée d’une taxation des cabinets d’avocats d’affaires.
Le Conseil national des barreaux (CNB) ne veut pas entendre parler d’une quelconque taxe sur le chiffre d’affaires des (gros) cabinets d’avocats (d’affaires) et réitère donc ses « trois propositions concrètes » qui visent à taxer toutes les mutations immobilières, les actes juridiques enregistrés ou déposés au greffe et les contrats d’assurance de protection juridique et pourraient, assure-t-il, facilement financer « les 300 millions supplémentaires d’euros nécessaires pour le financement de l’aide juridictionnelle pour un accès au droit pour tous, notamment les plus démunis ».
Le choix se situerait donc entre, d’une part, une taxe spécifique à la charge des gros cabinets d'avocats d’affaires pour financer les missions d’aide juridictionnelle assurées par les petits cabinets d'avocats généralistes pour la place Vendôme et, d’autre part, une taxe avec une assiette fort large à la charge de la collectivité au titre de la solidarité nationale pour la rue de Londres.
Pour défendre et essayer d’imposer les mesures préconisées, le bureau du CNB dit avoir voté, à l’unanimité, une « troisième grève totale et nationale »visant « à suspendre [toutes] les activités des avocats le 7 juillet » avec une manifestation le même jour, à 14 heures, en robe, qui partira de la place de Trinité, dans le 9e arrondissement de Paris, à proximité du siège du CNB, pour se rendre aux abords de l’hôtel Matignon.
La nécessaire amélioration du financement de l’aide juridictionnelle relève, explique le CNB, de l’arbitrage du premier ministre Manuel Valls et c’est donc pour cette raison que les avocats vont converger ce lundi 7 juillet vers l’hôtel Matignon pour « porter leurs revendications [restées] sans réponse depuis plusieurs mois au ministère de la justice et au ministère du budget ». Comme les deux précédentes journées des 5 et 26 juin, le mouvement est soutenu par tous les syndicats (ACE, CNA, FNUJA et SAF).
Le dernier rassemblement du jeudi 26 juin devant le palais de justice de Paris n’a rassemblé qu’une poignée d’activistes. La majorité des avocats parisiens ne semble guère concernée par cette fausse agitation dictée d’en haut.