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Avocats : Une profession désunie

Par Jon Helland | LEXTIMES.FR |
Conférence des bâtonniers. Conférence des bâtonniers.

« Lorsque l’on veut parler avec les avocats, il est impossible d’avoir un interlocuteur unique » car la profession est tailladée entre le Conseil national des barreaux (CNB), le barreau de Paris et la Conférence des bâtonniers, selon le ministre de la justice Jean-Jacques Urvoas qui a mis les pieds dans le plat à l’occasion d’un discours prononcé hier lors de l’assemblée générale de la Conférence des bâtonniers, en soulignant que le premier revendique sa supériorité de la loi, le second du nombre de ses membres et la troisième de l’ancrage sur le territoire.

Tout en feignant de ne pas contester la légitimité de l’un ou de l’autre qui se déchirent et se font une inutile concurrence, le garde des sceaux semble avoir pris un malin plaisir à pointer du doigt le dernier exemple en date « plus que caricatural » consistant à avoir élaborer « deux questionnaires [l’un par le CNB et l’autre par le barreau de Paris, ndlr] pour interpeller les candidats à la présidentielle, sur des sujets souvent similaires ».

« Si la composition ou l’organisation du CNB ne vous paraissent pas assurer une représentation correcte de la diversité de la profession, il vous appartient de proposer une réforme de la gouvernance, leur a dit le ministre qui précise n’avoir reçu au cours de cette année, aucune proposition en ce sens ». « Dans votre intérêt et dans celui de vos confrères, a poursuivi M. Urvoas, vous devriez chercher les moyens d’unifier votre expression publique » pour être « entendus » car cette « dissonance complique l’avancée de certains chantiers, voire empêche de les mener à bien ».

Et de citer, à titre d’exemple, la réforme de l’aide juridictionnelle dont les discussions, du fait des « dissensions de la profession concernant la manière d’aborder le sujet », se sont « focalisées sur la seule question de la valeur de l’unité de valeur » alors que pour le ministre il aurait été utile de discuter du « barème ».

« Reconnaître le rôle du CNB ne signifie naturellement pas nier les ordres [… qui] sont nécessaires car ils sont les garants des règles indispensables de la profession », a essayé de faire comprendre le ministre aux [con]frères ennemis qui devraient, par « honnêteté », estime-t-il, se partager les rôles : au CNB, la représentation et aux ordres, la régulation.

 

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