Azerbaïdjan : Perquisition et fermeture du bureau de Radio Free Europe

Le Conseil de l'Europe va demander des explications aux autorités de Bakou, après la perquisition ordonnée par la justice du bureau de Radio Free Europe (RFE/RL) dans ce pays, a-t-il annoncé dimanche dans un communiqué.
La fermeture du bureau de Radio Free Europe « suscite une nouvelle fois des inquiétudes à propos de la liberté d'expression en Azerbaïdjan », a déclaré Thorbjorn Jagland, le secrétaire général de l'organisation paneuropéenne, dont l'Azerbaidjan est membre depuis 2001. Le Conseil de l'Europe « va demander les raisons et la justification légale de cette action aux autorités azerbaïdjanaises », a ajouté M. Jagland.
Le directeur de la RFE/RL, Kenan Aliyev, avait raconté vendredi à l'AFP que le parquet général d'Azerbaïdjan, accompagné de « policiers armés », avait perquisitionné les locaux de cette radio financée par les États-Unis « faisant valoir qu'il y avait une décision du tribunal de fermer le bureau ». « Notre équipement et nos ordinateurs ont été confisqués. Les journalistes ont été forcés de quitter le bureau. Le téléphone et l'internet ne marchent plus », avait-il précisé, estimant que cette opération faisait partie d'une campagne générale de« répression » des médias indépendants en Azerbaïdjan.
Le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Nils Muiznieks, a également fait part de sa « consternation » après cette perquisition. « Cet événement inacceptable s'ajoute aux nombreux cas de répression des voix dissidentes. J'appelle les autorités [azerbaïdjanaises] à cesser une fois pour toutes de réprimer la liberté d'expression », a dit le commissaire aux droits de l'homme. Samedi, le département d'État américain s'était déjà dit« profondément perturbé » par la perquisition ordonnée à Bakou.
Cette perquisition intervient après l'arrestation début décembre d'une célèbre journaliste d'investigation de Radio Free Europe, Khadija Ismayilova, qui a été placée en détention provisoire pour deux mois. Les organisations de défense des droits de l'homme accusent régulièrement le régime du président Ilham Aliev d'atteintes à la liberté d'expression et de faire emprisonner des opposants dans ce pays riche en hydrocarbures situé sur les bords de la mer Caspienne.
L'Azerbaïdjan se classe 160e sur 180, avec une note de 52,87, dans le classement mondial