« Dans le but de libérer la parole des victimes de harcèlement sexuel et d'agissements sexistes, sans connaître l'ampleur que prendrait cette initiative, j'ai publié le 13 octobre 2017 un #balancetonporc, dans lequel je témoignais des faits dont j'avais moi-même été victime dans le cadre de mes activités professionnelles. J'ai décidé, explique-t-elle, de donner le nom de l'homme concerné sur mon réseau afin de montrer l'exemple. Il fallait d'urgence arrêter ce genre de comportement ».

Éric Brion, l'auteur des « propos dégradants » dont elle a fait l'objet, a reconnu les avoir tenus. « J'ai effectivement tenu des propos déplacés envers Sandra Muller [...] Je lui réitère ici mes excuses », peut-on lire dans une tribune publiée dans le Monde daté du 30 décembre 2017.

Sandra Muller est une journaliste française basée à New York sans revenus, une mère isolée avec deux enfants
Communiqué de presse, Agence RevolutionR, 20 janv. 2018.

« Alors que je désirais clore ce chapitre et lancer rapidement une association d'aide aux victimes, Éric Brion a finalement changé de stratégie et a décidé, contre toute décence, de m'amener devant les tribunaux — le 18 janvier 2018 — trois jours avant l'expiration du délai de trois mois pour attaquer », se lamente la journaliste qui indique que suite à de nombreuses suggestions en ce sens, elle lance aujourd'hui un appel aux dons de 10 000 euros sur la plateforme de financement participatif GoFundMe.com pour se défendre et plus largement « combattre l'outrage sexiste, les comportements déplacés et le harcèlement », précisant que les coûts de procédure « sont lourds » et qu’elle ne peut pas les assumer « seule étant, de surcroît, une mère isolée en charge de deux enfants ».

Dans l’hypothèse où elle recueillerait plus qu’elle n’a besoin, le surplus sera, promet-elle, « entièrement reversé à [son] association de défense de victimes en cours de constitution » et en appelle donc à tous ceux pour qui la vague #balancetonporc a permis « une forme de libération, même symboliquement à remporter ce combat juridique ».

Sandra Muller dit vouloir se battre pour toutes les victimes, hommes et femmes car il est « hors de question de se lancer dans une guerre des sexes ». Elle a été désignée comme « briseur de silence » par l’hebdomadaire américain Time et entends bien « le rester et continuer à porter une parole collective ».