Bâtonnat de Paris 2012 : Jean-Louis Bessis dénonce les dérives du conseil de l'ordre

Un candidat au bâtonnat de Paris, Jean-Louis Bessis, dénonce les « dérives » qu'il a observées et le « fonctionnement d'un autre âge » du conseil de l'ordre où il siège depuis le 1er janvier 2010, dans une lettre publiée sur son site bessis.org et adressée par courrier électronique à ses 24 000 confrères parisiens.
Les dérives que Me Bessis dit avoir constatées et qu'il dénonce portent sur « [l'] ouverture de la profession aux politiques en mal de reconversion, [les] indemnités vertigineuses que s'octroient bâtonnier et vice-bâtonnier, [les] nombreuses créations de postes, [les] avantages en nature et décorations distribués à la discrétion du bâtonnier,... ».
Jean-Louis Bessis, 61 ans, titulaire de deux DESS (droit privé et sciences criminelles) et d'un DEA (droit judiciaire), docteur en droit et en sciences de l’information et de la communication, professeur des facultés de droit, avocat depuis 1973 et membre du conseil de l’ordre (2010-2012), dit avoir la conviction qu'il est « urgent de changer [l'institution ordinale] en profondeur » au profit d'un système plus « juste », il faut la « dépoussiérer » et « démocratiser un fonctionnement monarchique et anachronique », explique-t-il.
Membre et président de diverses instances, M. Bessis déplore et n'entend pas se résoudre à « la dégradation du service public de la justice » et à « l'érosion des libertés publiques ».
S'il est élu par ses pairs, Me Bessis promet notamment que les orientations qui engagent l'avenir de la profession seront soumises à référendum pour un conseil de l'ordre plus représentatif, une réflexion pour garantir l'impartialité des procédures disciplinaires, une remise à plat de l'accès à la profession, une réforme de l'école du barreau (EFB), une refonte complète des cotisations, une baisse de 40 % de la rémunération du bâtonnier, une renonciation aux attributions quasi-féodales du bâtonnier et, enfin, il promet de combattre le déménagement absurde et ruineux du palais de justice aux Batignolles.