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Bâtonnat Paris 2013 : L'élection de confirmation du dauphin tourne à l'affrontement

Par Alfredo Allegra | LEXTIMES.FR |
Ordre des avocats de Paris. Ordre des avocats de Paris.

L'élection de confirmation au bâtonnat du dauphin de Paris Pierre-Olivier Sur tourne à l'affrontement par télécopies et courriels interposés, un cran supplémentaire vient d'être atteint aujourd'hui avec la réponse du trublion Jean-Louis Bessis à une « attaque mesquine et indigne » de la part de l'ancien bâtonnier Christian Charrière-Bournazel qui avait été contraint à démissionner de la présidence du conseil national des barreaux (CNB) en juillet dernier.

Pierre-Olivier Sur

Pierre-Olivier Sur
Jean-Louis Bessis

Jean-Louis Bessis

Dans une télécopie diffusée hier, l'ancien président déchu du CNB Charrière-Bournazel explique que l'élection de confirmation du dauphin n'est pas « une nouvelle élection mais une consécration voulue par la loi ». Faisant état d'une « dérive détestable », Me Charrière-Bournazel s'en prend ainsi — sans le citer nommément — au « candidat [Bessis] », dans des termes fort peu confraternels dont il est coutumier, « sans aucun espoir d'être élu à leur place [...] qui s'était déclaré à la dernière minute lors du vrai combat électoral [qui a eu lieu l'année dernière, ndlr], s'efforce, en mauvais perdant, de les dénigrer ou de les rabaisser ». Et pour illustrer son propos, il rappelle le mot de Flaubert cité par Sacha Guitry : « On se fait critique quand on ne peut pas faire de l'art, de même qu'on se fait mouchard quand on ne peut pas être soldat ».

La réponse ne s'est pas faite atteindre et à l'aube, courriel de Jean-Louis Bessis à ses confrères-électeurs pour leur faire « un aveu »« J'ai longtemps eu du respect pour le conseil de l'ordre et pour les bâtonniers », écrit-il. Il précise avoir révéré Louis-Edmond Pettiti, aimé Mario Stasi et respecté les bâtonniers Ader et Bigault du Granrut mais, poursuit-il, « au fil des années, l'institution du bâtonnat, à quelques exceptions près, a changé de nature. Les connivences et l'autoritarisme ont pris le dessus », regrettant l'époque où les bâtonniers« inspiraient le respect. Une époque où la confraternité n'était pas un vain mot ».

Si le dauphin sortant Pierre-Olivier Sur s'est muré dans le silence, « une partie de l'appareil ordinal s'est mobilisée, explique Jean-Louis Bessis, pour faire obstacle à [sa] candidature », faisant état de la démarche incongrue de l'ancien bâtonnier Christian Charrière-Bournazel, il y a 48 heures, de « soumettre au conseil de l'ordre une motion condamnant [la] candidature [Bessis] comme rompant avec les usages »« En pure perte », assure-t-il.

S'il est élu bâtonnier, Me Bessis, 62 ans, professeur des universités, 40 ans de barre et qui dit n'avoir rien « à prouver », promet de « restituer à [la] fonction [de bâtonnier] la dignité qu'elle n'aurait jamais dû perdre » et de ne « jamais succomber à la solidarité de caste ».

 

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