CNB : Le front uni des avocats ne cédera pas

La profession d’avocat, unie, unanime et solidaire, a démontré hier, selon le Conseil national des barreaux (CNB), par « l’ampleur de sa mobilisation », qu’elle n’avait pas l’intention de « laisser le gouvernement décider seul de son destin et de celui de la justice ».
Cette « très forte mobilisation » doit être entendue par le gouvernement, selon l'institution représentative de la profession, pour ce qu’elle est : une colère quant à la méthode retenue, la défiance face à une réforme menée au pas de charge, le rejet de la création de déserts judiciaires, une atteinte intolérable aux droits de la défense et des victimes, et une régression de la politique d’accès au droit.
Selon le CNB, la garde des sceaux Nicole Belloubet aurait indiqué hier soir « qu’elle n’exclut pas », d’ici le Conseil des ministres, « de faire une saisine rectificative du Conseil d’Etat » pour modifier le projet de loi. En responsabilité, le CNB dit prend la ministre au mot et continue à « se battre pour changer les orientations du texte, supprimer les mesures inacceptables, intégrer les propositions de la profession ». Il continue à réclamer la communication du calendrier précis du gouvernement et de tous les projets de décrets et d’ordonnances, afin de pouvoir peser sur l’ensemble de la réforme projetée.
En parallèle, le mouvement de mobilisation se poursuit avec demain, 23 mars, une assemblée générale de la Conférence des bâtonniers qui sera l’occasion de faire un point d’étape des mobilisations en cours dans les barreaux et vendredi prochain, 30 mars, tous les avocats de France sont invités à se joindre au mouvement national de l’intersyndicale des métiers judiciaires.
Si aucune avancée notable n’intervient d’ici la finalisation du texte, menace le CNB, les avocats seront appelés à une « nouvelle et forte journée d’action nationale » le 11 avril, soit une semaine avant la date prévue de présentation du projet de loi en Conseil des ministres.
D’ici là, tous les barreaux de province, coordonnés par la Conférence des bâtonniers, le barreau de Paris, tous les avocats de France, disent rester « mobilisés et actifs sur leur territoire afin de maintenir la pression sur le gouvernement ».