Coronavirus : Le dispositif de chômage partiel inefficient

Le dispositif de chômage partiel inefficient

La présidente de la Délégation aux entreprises du Sénat, Élisabeth Lamure, dit avoir alerté la ministre du travail Muriel Pénicaud et le ministre de l'économie et des finances Bruno Le Maire quant au « désarroi » des commerçants et entrepreneurs pour accéder au dispositif de chômage partiel, sur le site activitepartielle.emploi.gouv.fr, mis en place par le gouvernement depuis le 16 mars.

Plusieurs sénateurs auraient en effet été saisis d'un afflux de demandes d'intervention de la part d'entreprises qui se disent « très inquiètes pour leur avenir et celui de leurs employés » et qui veulent « pouvoir rebondir lorsque le pays sortira de cette crise », ce qui nécessite d’être en mesure de pouvoir garder leur personnel qualifié.

Les doléances portent sur deux points. D’une part, sur les problèmes techniques que la plupart des entreprises éligibles à ce dispositif rencontrent depuis la semaine dernière pour pouvoir se connecter à ce site gouvernemental Activité partielle avec, de surcroît, comme a pu le constater LexTimes, un numéro de téléphone, 0 800 705 800, saturé qui est injoignable depuis une semaine et une assistance technique via le portail qui ne répond à aucune demande d’assistance. Et, d’autre part, sur l'élargissement de l'éligibilité à ce dispositif aux entreprises qui tout en ayant l'autorisation d'exercer leur activité ne réalisent pas ou peu de chiffre d'affaires. Nombre d'entre elles se voient ainsi refuser l'éligibilité au chômage partiel, alors même que la forte diminution ou l'absence de recettes ne leur permet pas de les maintenir en poste et ne souhaitent pas non plus les licencier pour « des raisons à la fois humaines et financières, alors même qu'elles espèrent pouvoir compter sur eux pour la suite et que les métiers concernés sont en tension ».

Seraient tout particulièrement dans cette situation les commerces alimentaires autorisés à ouvrir mais confrontés à une désertion des clients. Parmi eux figurent, par exemple, les pâtissiers, confiseurs, et traiteurs qui ont vu leur activité baisser du fait de l'annulation de toutes les manifestations, y compris les mariages. La restauration à emporter rencontrerait le même problème d'absence de clients qui, sur tout le territoire, sont confinés à leur domicile.

Cette question de l'éligibilité à ce chômage partiel concernerait également les professions libérales et il est urgent, pour la sénatrice Élisabeth Lamure, « d'élargir le dispositif afin de sauver les commerces de proximité et l'ensemble des professionnels concernés. Les Direccte (directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi) doivent assouplir et harmoniser leur interprétation des textes. Il en va de l'emploi et de la vie économique et sociale dans tous nos territoires ».