Crowdfunding : Procédure judiciaire contre la société Natouch

Société Natouch sur Finsquare
Société Natouch sur Finsquare.

Les actions amiables ont été infructueuses et nous souhaitons engager une procédure judiciaire par le biais d’un avocat pour recouvrir la totalité de la créance à l’encontre de la société Natouch, écrit le fondateur de Lendix Olivier Goy aux 1 510 prêteurs de la plateforme Finsquare qu’il a racheté il y a un peu plus d’un mois.

La société Natouch a emprunté à deux reprises sur la plateforme Finsquare en l’espace de quelques mois. 40 000 euros au mois de juin 2015 auprès de 594 prêteurs, remboursables en 24 mois, à un taux moyen de 9,13 % pour son « développement commercial » et 80 160 euros six mois plus tard, au mois de décembre 2015 auprès de 916 prêteurs, remboursables également en 24 mois, à un taux moyen de 8,87 % pour « acheter du stock », en y ajoutant les 5 % de frais que facture Finsquare, le TEG (taux effectif global) dépasse les 14 %.

Natouch, une jeune entreprise parisienne de conception et de fabrication de textiles créée en juin 2013, disant travailler avec « une équipe de 5 employés renforcée par un réseau de 158 VRP partout en France » à l’occasion de son premier emprunt et de « 4 employés » lors du second, est en défaut de paiement depuis février dernier. Le premier emprunt devait lui permettre de financer son « développement commercial en Allemagne, en Autriche, en Italie et en Suisse » et le second devait lui permettre de financer « l’achat de stock […] destiné aux boutiques européennes du groupe Relay France » avec lequel la société disait avoir signé un nouveau contrat pour approvisionner « 213 boutiques Relay supplémentaires en Europe et 10 à Singapour ».

Sur Finsquare, la société Natouch faisait état d'un chiffre d'affaires de 700 000 euros pour les 7 premiers mois de 2013 et de 1,65 million d'euros pour l'exercice 2014 pour un résultat net de 80 319 euros et 131 938 euros respectivement mais il n'y a toutefois aucune trace de bilans publiés sur infogreffe.fr.

Pour lancer la procédure, explique M. Goy dans un mail envoyé cette après-midi dont LexTimes.fr a obtenu une copie, Lendix doit « disposer d’un mandat des prêteurs [qui peut être] signé en ligne ». Les frais de recouvrement, précise-t-il, sont avancés par Lendix et seront « remboursés en priorité sur les sommes recouvrées ». Si la somme n’est pas recouvrée à l’issue de la procédure, les frais de recouvrement devraient rester à la charge de Lendix et les prêteurs devraient être en mesure de récupérer 50 % de leur mise par le biais d’une assurance que Finsquare avait souscrite.