Écoutes : Les accusations visant Christiane Féral-Schuhl sont hypothétiques et dubitatives

Pierre-Olivier Sur. DR.

Les accusations qui pèsent sur l'ancien bâtonnier de Paris Christiane Féral-Schuhl sont « hypothétiques et dubitatives », affirme l'actuel bâtonnier Pierre-Olivier Sur dans un communiqué diffusé à la suite de l'article publié surliberation.fr mettant en cause le conseil de l'ordre du barreau de Paris.

Dans un article mis en ligne ce matin signé Violette Lazard et intitulé « Écoutes : la justice soupçonne le conseil de l'ordre d'avoir prévenu Sarkozy »Libérationcroit savoir que « la justice serait aujourd'hui en possession d'éléments qui montrent que Thierry Herzog et Nicolas Sarkozy savaient que leurs conversations étaient surveillées par des juges dans le cadre de l'affaire libyenne, grâce à une fuite provenant du conseil de l'ordre de Paris » et une information judiciaire déclenchée par le nouveau procureur financier fin février pour violation du secret de l'instruction viserait « des avocats du conseil de l'ordre » qui auraient averti leurs confrères Sarkozy et Herzog qu'ils étaient« écoutés ».

Accusations purement « hypothétiques et dubitatives », selon le bâtonnier Sur qui explique que les écoutes de Nicolas Sarkozy qui ont duré pendant presque une année ont nécessité « une centaine d'enquêteurs, fonctionnaires de police, magistrats et autres, pour leur mise en œuvre » et son prédécesseur Féral-Schuhl n'était donc « ni plus ni moins au courant que ces 100 personnes ». M. Sur se dit par ailleurs « choqué » de « voir » Mme Féral-Schuhl ainsi« spécialement stigmatisée » d'autant que « rien de matériel et de concret n'existe à ce jour dans la procédure » contre elle sinon, assure-t-il, « chacun le saurait déjà ! ».

Le bâtonnier de Paris s'en prend également à la garde des sceaux Christiane Taubira qui a affirmé hier soir que « toutes les voies de droit sont ouvertes pour contester les mesures coercitives d'écoutes téléphoniques, de perquisitions et de saisies » et qui constitue, selon lui, « une erreur de droit » car, en l'état de la procédure, explique-t-il, ni la chambre de l'instruction ni la cour de cassation ni la cour de Strasbourg ne peuvent être saisies, la décision du juge des libertés et de la détention étant prise « en premier et dernier ressort », ce qui justifie son« appel » au président de la République François Hollande tout en gardant sa« confiance » à Mme Taubira qui tient « une place toute particulière au soutien de la défense et de la garantie des grandes valeurs de notre République. ».

S'il est vrai que le bâtonnier reçoit notification des mises sur écoutes téléphoniques de ses confrères, indique le bâtonnier Pierre-Olivier Sur, il assure qu'il n'en informe pas son conseil de l'ordre et le titre de l'article de Libérationserait donc fort mal « choisi ».