Élections CNB : Une liste conduite par Jean-Louis Bessis « pour un "Barreau juste" »
Ce n’est pas une « fake news », l’information figure sur le site du Conseil national des barreaux (CNB). La première, par ordre alphabétique, des dix listes du collège général de la circonscription de Paris pour le renouvellement des 80 membres du CNB qui aura lieu le 21 novembre 2017 est — retenez-vous, ne riez pas ! — une liste intitulée « Avec Jean-Louis Bessis. Pour un Barreau juste », celui-là même qui réclame à l’Ordre et au bâtonnier de Paris en exercice Frédéric Sicard près d’un million d’euros pour le poste de médiateur qui lui avait été promis par le tandem Sicard-Attias pour son « ralliement » lors des élections de juin 2015.
Parmi ses demandes pour le poste convoité qu'il n'a pas obtenu, et pour parvenir sans doute à un barreau « juste », figurent 138 000 euros pour la rédaction d'un rapport de onze pages pour la mise en place d'une autorité de médiation, 330 000 euros pour avoir perdu la chance d'être nommé médiateur du barreau de Paris, 381 200 euros pour avoir entravé sa carrière de professeur des universités et l'avoir privé d'une évolution de carrière à laquelle il aurait eu droit par la promotion au grade de professeur de classe exceptionnelle, 100 000 euros pour ne pas avoir recherché l'auteur de fausses accusations dont il aurait été l'objet fin 2012 et 30 000 euros au titre des frais irrépétibles.
La liste « Avec Jean-Louis Bessis. Pour un Barreau juste » comprend, outre la tête de liste Jean-Louis Bessis, 15 avocats exerçant, pour la plupart en cabinet « individuel ». Il s’agit de Brigitte Azancot, Rabah Hached, Nathalie Gasperini, Adrien Gabeaud, Lila Benane, Eric Gicquel, Rim Ouafi, Parvèz Dookhy, Brigitte Richard, Michel Langa, Lylia Belladjel, Eric Taransaud, Irina idorova, Gervais Teti et Florence Bernigard.
Pour Jean-Louis Bessis, il s’agit vraisemblablement de tester et de vérifier s’il a encore des soutiens et s’il peut envisager de se représenter ou non, en novembre 2018, une énième fois au bâtonnat ou si, comme on peut le supposer, il est complètement grillé et désavoué par les nombreuses procédures qu’il a mis en branle au cours des derniers mois. Le résultat de cette élection sera scruté, bien sûr, aussi bien par l’équipe de Jean-Louis Bessis que par le conseil de l’ordre du barreau de Paris qui devront faire en sorte de trouver un « médiateur » si l’aspirant à un « barreau juste » parvient à obtenir des élus et/ou à franchir la barre des 5 %.
Les 80 membres du CNB sont élus, au suffrage direct, à raison de 40 par un collège dit « ordinal », composé des bâtonniers et des membres des conseils de l’ordre, et l’autre moitié par un collège dit « général », composé de tous les avocats disposant du droit de vote. L’élection dans chaque collège a lieu sur la base de deux circonscriptions (Paris et Province) et qui est proportionnelle au nombre des avocats inscrits dans chacune d’elles, soit 16 sièges pour Paris et 24 pour la Province, ce qui correspond au poids d’environ 40 % que représente, à lui seul, le barreau de Paris.