Élections départementales : Le soutien de Sarkozy à Georges Tron critiqué aussi par le PS

Georges Tron et Nicolas Sarkozy. Photomontage.

Jérôme Guedj, le président (PS) du conseil général de l'Essonne, a qualifié de « petit problème éthique et moral » le fait que l'ancien chef de l'État Nicolas Sarkozy aille soutenir lundi soir Georges Tron, renvoyé devant la cour d'assises pour viols et agressions sexuelles.

Apprenant ces déclarations « qui relèvent du droit pénal », M. Tron a indiqué avoir demandé à ses avocats « d'engager une procédure » contre M. Guedj.« Les socialistes de l'Essonne anticipent leur défaite aux élections départementales, tombent dans une campagne diffamatoire et tirent le débat vers le bas » en reprenant sur cette affaire « les propos du Front national », a-t-il ajouté.

Face aux menaces de poursuites, Jérôme Guedj dit, dans un communiqué, maintenir ses « propos » et regrette de se voir opposer « un cours de droit pénal
au regard du nombre impressionnant d'affaires en cours »
 dans lesquelles est impliquée la droite dans l'Essonne. « Se retirer de la vie politique le temps qu'une affaire en cours concernant un homme public soit jugée est une règle tacite, généralement suivie, excepté malheureusement par quelques canards boiteux de la vie politique », poursuit-il.

L'ancien secrétaire d'État de M. Sarkozy, qui ambitionne de ravir la présidence du conseil général à M. Guedj, s'est pourvu en cassation après avoir été renvoyé aux assises par la cour d'appel, qui a infirmé l'ordonnance de non-lieu rendue par des juges d'instruction d'Evry en 2013. Il est accusé de viols et agressions sexuelles par deux anciennes employées de sa mairie de Draveil (Essonne). M. Tron, qui nie farouchement les faits, a dénoncé un « complot du Front National »

« Je trouve, permettez-moi de le dire, qu'il y a un petit problème éthique et moral de voir un ancien président de la République qui, ce soir [lundi] sur l'estrade à Palaiseau, va s'afficher avec Georges Tron renvoyé aux assises pour viol. C'est une affaire qui le concerne, mais voyez-vous, si j'étais renvoyé aux assises pour pédophilie, je ne serais pas devant vous ce matin, mon parti ne m'aurait pas investi et vous ne m'auriez pas invité. C'est la réalité », avait lancé M. Guedj sur Europe 1 lundi matin. 

« Dans son canton, [les électeurs] le savent. Dans les autres cantons de l'Essonne, les gens ne savent pas qu'en votant UMP et UDI, au troisième tour ce serait Georges Tron qui serait président du conseil départemental. Je livre une information pour que les électeurs soient éclairés, dans un département qui a fait de l'égalité femmes-hommes, de la lutte contre les violences faites aux femmes et plus largement de la promotion de l'égalité un de ses fils rouges », a poursuivi le président du conseil général de l'Essonne.