Aller au contenu principal

Énergie : Les "mauvaises pratiques" des fournisseurs perdurent

Par Nicolas de Will | LEXTIMES.FR |
Le médiateur national de l'énergie Le médiateur national de l'énergie

Le médiateur national de l'énergie, Jean Gaubert, s'inquiète des « mauvaises pratiques » des fournisseurs de gaz et d'électricité qui persistent dans un contexte de progression de la concurrence, selon son bilan annuel diffusé ce matin.

« Si le développement de la concurrence dans le secteur de l'énergie est une bonne chose, la recrudescence de mauvaises pratiques qui l'accompagne l'est moins », souligne dans un communiqué le médiateur de l’énergie qui pointe les « méthodes commerciales douteuses » et autres « promotions faussement alléchantes » qui sont, affirme-t-il, autant de « facteurs susceptibles de faire perdre confiance aux consommateurs ».

Créée en 2006 pour défendre les consommateurs d'énergie avec l'ouverture à la concurrence du secteur, l’Institution précise avoir été saisie de près de 17 000 litiges l'an dernier, soit une hausse de 16 % par rapport à 2017. Un peu plus de 5 000 d’entre eux ont fait l'objet d'une médiation. La plupart des catégories de litige ont augmenté, mais « certaines plus que d'autres », en particulier les désaccords autour de la facturation. Les consommateurs remettent avant tout en question le niveau des consommations facturées.

Sans surprise, notre champion national Engie issu de la fusion Gaz de France/Suez et l'italien Eni arrivent, à nouveau, en tête des fournisseurs pointés du doigt pour leurs pratiques commerciales douteuses, id est contestations de contrat et démarchage trompeur ou déloyal. Eni est également resté l’énergéticien ayant enregistré le plus haut taux de litiges au cours de l’année écoulée.

En ce qui concerne les litiges traités relatifs au raccordement ou au réseau, ceux liés au déploiement des compteurs Linky ont, l’année dernière, plus que doublé à 330, contre 121 en 2017. Parmi les problèmes rencontrés de manière récurrente, des fils mal rebranchés qui ont empêché le bon fonctionnement des équipements du foyer.

« Dans un marché de l'énergie en pleine mutation, avec l'intensification de la concurrence, la transition énergétique, le déploiement des compteurs communicants, la suppression des tarifs réglementés de vente de gaz naturel, et des prix qui ne cessent d'augmenter, les consommateurs ont plus que jamais besoin d'être protégés, en particulier les plus précaires », selon le médiateur.

La loi Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises, dite « loi Pacte », adoptée début du mois d’avril dernier et actuellement sur le bureau du Conseil constitutionnel, autorise le gouvernement à programmer la fin du tarif réglementé de vente du gaz naturel au 1er juillet 2023. Pour le médiateur, il est « primordial d'anticiper et d'informer largement les Français afin que cette transition se fasse dans de bonnes conditions » et la vigilance, est-t-il souligné, est de mise pour « contrer fausses informations et pressions ».

 

Ajouter un commentaire