Énergie : Une baisse en trompe-l’œil de 1,9 % du gaz

Engie tarif rélgmenté

Parmi les multiples changements annoncés à compter du 1er janvier 2019, une baisse de 1,9 % du prix du gaz censée nous faire gagner du pouvoir d’achat alors que cette petite baisse intervient après une hausse de 3,2 % au 1er janvier précédent et une hausse de 19,9 % au cours de l’année 2018, soit une augmentation globale de 23,73 % pour l’année écoulée à laquelle s’ajoutent une hausse de l’abonnement de 10,95 % et une hausse de la taxe intérieure de consommation sur le gaz naturel (TICGN) de 43,71 %.

L’examen des deux dernières factures semestrielles du fournisseur de gaz au prix réglementé de l’un de nos lecteurs permet de constater que le prix hors taxes (HT) de gaz au kilowattheure (kWh) était de 0,0375 euro au 31 décembre 2017 et s’est adjugé 12 points au 1er janvier 2018 pour passer à 0,0387 euro (+3,2 %). Le prix du gaz, peut-on relever, évolue de mois en mois et va atteindre un plus haut historique à 0,0479 euro au 1er novembre 2018 (+27,73 % par rapport à fin décembre 2017) avant une légère décrue amorcée depuis le 1er décembre 2018 à 0,0464 euro (-3,13 %) qui devrait se poursuivre ce mois-ci d’un virgule neuf pour cent mais la hausse reste néanmoins très substantielle et n’est pas justifiée au regard du prix relevé sur le marché boursier.

Au 2 janvier 2018, le gaz naturel cotait en effet sur la place de New York $42,17 et $41,06 (-2.63 %, +2,40 % en tenant compte de l’évolution de la parité dollar-euro entre le 2 janvier et le 31 décembre 2018) hier, 31 décembre 2018, avec un plus haut de $63,89 (+51,51 %) le 14 novembre 2018 et un plus bas de $36,95 (-12,38 %) le 5 avril 2018, le cours moyen pour l’année écoulée se situant à $45,88 (+8,80 %), selon les calculs de Bloomberg. À l’instar de l’essence par rapport au prix du pétrole sur le marché boursier, on constate que toutes les hausses sont immédiatement et pleinement répercutées mais, à l’inverse, les baisses ne sont que partiellement répercutées et le compte n’y est donc pas.

Pendant la période considérée, l’abonnement bimestriel est passé, lui, de 31,22 euros à 34,64 euros (+10,95 %) et la TICGN par kWh de 0,00588 à 0,00845 euro (+43,71 %), ce qui n’est pas, non plus, justifié par rapport à une inflation de 1,9 % au cours des douze derniers mois et la prétendue volonté du gouvernement de donner davantage de pouvoir d’achat aux « sans-dents ».

Côté électricité, en revanche, le tableau est moins sombre. Le prix HT au kWh est quasi stable (-1,42 %) avec une baisse de 13 points à 0,0902 euro à fin décembre 2018, contre 0,0915 l’année précédente mais l’abonnement bimestriel grimpe de 8,99 % à 8,61 euros contre 7,90 euros l’année précédente. La contribution au service public d’électricité (CSPE) est inchangée à 0,0225 €HT/kWh, la taxe sur la consommation finale d’électricité (TCFE) est quasi stable (+0,21 %), et la contribution tarifaire d’acheminement de l’électricité (CTA) est en hausse de 1,56 % à 3,37 euros.