Forex : 13 224 investisseurs particuliers ont perdu 161 115 493 euros en 4 ans

13 224 investisseurs particuliers ont perdu 161,1 M€ en 4 ans sur les services de trading agréés.

Un nombre croissant de réclamations d’épargnants et les multiples sollicitations à trader en ligne sur le marché des changes ont conduit l’Autorité des marchés financiers (AMF) à lancer une campagne de communication digitale pour sensibiliser le grand public au risque du Forex et publie à cette occasion une étude sur les performances de ces investissements par les particuliers.

Sur la période analysée de 2009 à 2012, le pourcentage de clients perdants tous prestataires confondus est de 89,4 %, selon cette étudeÉtude réalisée au mois de juillet 2014 et portant sur les performances, de 2009 à 2012, de 14 799 investisseurs particuliers actifs, clients de prestataires de services agréés, ayant investi au moyen de Rolling spot forex, options binaires, CFD sur devises ou sur tout autre type de sous-jacent.qui porte sur 14 799 investisseurs particuliers actifs qui sont des clients d’opérateurs régulés de CFDLe CFD, de l’anglais contract for difference, permet de réaliser des profits indexés sur la variation à la hausse comme à la baisse du cours d’une action, d’un indice ou de tout autre actif sans en détenir le droit de propriété. ou de ForexLe terme forex est une contraction de l’anglais foreign exchange qui désigne le marché des changes et dans cette étude, il désigne les Rolling spot forex, c’est-à-dire des opérations de change reportables. agréés ayant pignon sur rue. Le résultat moyen négatif par client est de 10 887 euros sur la période, soit une perte totale de 161,11 millions d’euros pour 13 224 personnes (89,36 %) et un gain de 13,8 millions pour 1 575 clients (10,64 %).

Le temps n’arrange rien, semble-t-il, les traders les plus actifs et les plus réguliers voient leurs pertes se creuser au fil du temps. « Notre étude démontre que le même auprès d’intermédiaires dûment autorisés, la majorité des particuliers perdent de l’argent, parfois davantage que leur investissement initial en raison des instruments financiers proposés », indique le secrétaire général de l’AMF Benoît de Juvigny.

Le trading est un marché à fuir lorsqu’on est un particulier
Nathalie Lemaire, Direction des relations avec les épargnants de l'AMF

Si le trading en ligne via des maisons régulées aboutit, dans la majorité des cas, à des pertes financières substantielles, ce marché est également envahi par de nombreuses sociétés qui n’ont pas les agréments nécessaires pour proposer leurs services en France et c’est à ce titre que l’AMF dit recevoir de nombreuses réclamations d’investisseurs particuliers qui avaient été « séduits par les promesses alléchantes de nombreuses publicités sur internet »« Derrière certains sites disposant d’une apparence sérieuse, met en garde le gendarme de la bourse, se cachent en réalité des arnaques. Grâce à un redoutable discours commercial, ces sociétés détournent l’argent des clients qui voient leurs recours limités, voire impossibles en raison de la localisation, le plus souvent à l’étranger, de ces escrocs ».

L’AMF communique régulièrement la liste des sites illégaux et procède à des contrôles et à des enquêtes auprès de certaines sociétés lorsque cela s’avère possible et elle a même obtenu, le mois dernier, pour la première fois, le blocage de l’accès à un site pour les internautes français.

« Nous saluons cette décision […] mais au-delà de cette démarche judiciaire, nous sommes convaincus que la meilleure arme reste la prévention, commente la directrice des relations avec les épargnants de l’AMF Nathalie Lemaire, le trading est un marché à fuir lorsqu’on est un particulier : telle est notre conviction et le sens de notre mobilisation d’aujourd’hui ».