Forex : 13 224 investisseurs particuliers ont perdu 161 115 493 euros en 4 ans

Un nombre croissant de réclamations d’épargnants et les multiples sollicitations à trader en ligne sur le marché des changes ont conduit l’Autorité des marchés financiers (AMF) à lancer une campagne de communication digitale pour sensibiliser le grand public au risque du Forex et publie à cette occasion une étude sur les performances de ces investissements par les particuliers.
Sur la période analysée de 2009 à 2012, le pourcentage de clients perdants tous prestataires confondus est de 89,4 %, selon cette étude
Le temps n’arrange rien, semble-t-il, les traders les plus actifs et les plus réguliers voient leurs pertes se creuser au fil du temps. « Notre étude démontre que le même auprès d’intermédiaires dûment autorisés, la majorité des particuliers perdent de l’argent, parfois davantage que leur investissement initial en raison des instruments financiers proposés », indique le secrétaire général de l’AMF Benoît de Juvigny.
Le trading est un marché à fuir lorsqu’on est un particulier
Nathalie Lemaire, Direction des relations avec les épargnants de l'AMF
Si le trading en ligne via des maisons régulées aboutit, dans la majorité des cas, à des pertes financières substantielles, ce marché est également envahi par de nombreuses sociétés qui n’ont pas les agréments nécessaires pour proposer leurs services en France et c’est à ce titre que l’AMF dit recevoir de nombreuses réclamations d’investisseurs particuliers qui avaient été « séduits par les promesses alléchantes de nombreuses publicités sur internet ». « Derrière certains sites disposant d’une apparence sérieuse, met en garde le gendarme de la bourse, se cachent en réalité des arnaques. Grâce à un redoutable discours commercial, ces sociétés détournent l’argent des clients qui voient leurs recours limités, voire impossibles en raison de la localisation, le plus souvent à l’étranger, de ces escrocs ».
L’AMF communique régulièrement la liste des sites illégaux et procède à des contrôles et à des enquêtes auprès de certaines sociétés lorsque cela s’avère possible et elle a même obtenu, le mois dernier, pour la première fois, le blocage de l’accès à un site pour les internautes français.
« Nous saluons cette décision […] mais au-delà de cette démarche judiciaire, nous sommes convaincus que la meilleure arme reste la prévention, commente la directrice des relations avec les épargnants de l’AMF Nathalie Lemaire, le trading est un marché à fuir lorsqu’on est un particulier : telle est notre conviction et le sens de notre mobilisation d’aujourd’hui ».