Fraude : Annulation de la mise en examen du bâtonnier Delarue

La cour d'appel de Douai (Nord) a annulé la mise en examen du bâtonnier de Lille Hubert Delarue qui était poursuivi pour« usage de faux », a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
« La mise en examen de Me Hubert Delarue a été annulée par la chambre de l'instruction », a indiqué le greffe de la cour d'appel de Douai. La mise en examen avait été prononcée le 10 mars dernier dans le cadre d'une information judiciaire conduite par le juge lillois Jean-Michel Gentil.
L'affaire remonte à 2012 lorsque le cabinet d'Hubert Delarue transmet à un juge une demande de remise en liberté de l'un des ses clients, en détention provisoire depuis plusieurs années dans un dossier de stupéfiants. Il joint à cette demande un certificat de travail remis par son client, qui se révélera être un faux. Une instruction pour faux et usage de faux a été conduite par un premier
juge qui avait entendu Me Delarue fin 2014. Il avait estimé qu'il n'avait rien à lui reprocher et mis fin à son enquête.
Mais dès son arrivée à Lille, le juge Gentil avait rouvert le dossier qui était alors au règlement au parquet, perquisitionnant ensuite au cabinet d'Hubert Delarue et le mettant en examen, ce qui avait suscité l'indignation de nombreux avocats. L'avocat de Hubert Delarue, Me François Saint-Pierre, qui avait saisi la cour d'appel de Douai avec Me Henri Leclerc, s'est dit mercredi « très heureux » de cette décision qui « lave de tout soupçon » son confrère.
« Sa mise en examen posait à l'ensemble de la profession d'avocat un problème de fond : est-ce que les avocats peuvent être poursuivis dès lors que leur client leur remet un document qui ultérieurement s'avérerait être frauduleux ? C'était la question que posait cette affaire », a ajouté Me Saint-Pierre.