Gouvernement : Emmanuel Macron déclare un patrimoine net de 156 139,88 €

La haute autorité pour la transparence de la vie publique a mis en ligne les déclarations de patrimoine et d’intérêts d’Emmanuel Macron, ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique depuis le 26 août dernier. Un patrimoine net de 156 139,88 euros malgré un revenu annuel net supérieur à un million d’euros au cours des trois dernières années. Stupéfaction.
M. Macron déclare posséder un appartement de 83 m² avec terrasse et parking à Paris, acquis en commun avec son épouse en juin 2007, pour la somme de 890 000 euros, il y a fait 70 000 euros de travaux et le bien est valorisé 935 000 euros au 24 octobre 2014, date de la déclaration.
Il a quelques valeurs mobilières cotées en bourse pour un montant total de 74 309,70 euros : 25,73 parts de l’OPCVM R Conviction Euro sur son PEA pour 3 960,84 euros, une action Lagardère valorisée 19,35 euros, 185 parts de fonds de placement dans les PME valorisées 31 936 euros qui ont dû lui permettre de défiscaliser partie de l’impôt 2013 dû sur ses revenus 2012, un plan d’épargne entreprise chez Natixis Interépargne valorisé 34 373,45 € et, mystère, on ne sait pas quoi ni sur quel compte-titre chez Rothschild pour un montant de 4 020,06 euros, le nom de la valeur et le compte étant anonymisés !
Un patrimoine net insignifiant de 156 139,88 €
Pour ce qui est du placement préféré des Français, le ministre dit avoir souscrit, en avril 2011, un contrat Crédit mutuel patrimoine dont le valeur de rachat est de 86 344,84 euros. Il dispose également d’une assurance-décès chez Axa pour un capital assuré de 500 000 euros mais il s’agirait d’un « contrat non rachetable partiellement délégué en garantie d’un prêt personnel ».
Pour ses besoins courants, le ministre dispose de 50 350,19 euros sur son compte courant au Crédit mutuel, outre 1 810 euros d’espèces sur son compte-titres, 363,28 euros sur son Livret bleu, 364,34 euros sur son LDD, 304,38 euros sur son CEL et 52 467,85 euros sur son PEA. Chez Rothschild, il a 2 965,67 euros d’espèces sur son compte-titres et 126,95 euros sur un second PEA, ce qui — en principe — n’est pas possible. Le montant total des liquidités s’élève à 108 752,66 euros.
Une VW EOS achetée d’occasion en 2005 pour 40 000 euros est aujourd’hui valorisée 6 000 euros.
M. Macron a donc un patrimoine brut fort modeste de 1 210 407,20 euros [935 000 + 74 309,70 + 86 344,84 + 108 752,66 + 6 000] avant déduction d’un passif relativement important de 1 054 267,32 euros, soit un patrimoine net d’à peine 156 139,88 euros.
Un lourd passif finançant, entre autres, une résidence secondaire fantôme
Trois emprunts figurent en effet dans sa déclaration de patrimoine. Un emprunt de 550 000 euros, qui remonte à 2007 et qui a servi au financement du logement familial, a été contracté auprès d’un « particulier » et a été refinancé en 2012 mais sur lequel subsiste, après refinancement, 200 000 euros dont les intérêts sont capitalisés et qui sera remboursé à hauteur de 100 000 euros en 2017 et le reliquat de 100 000 euros en 2022. Un second emprunt d’un montant de 350 000 euros sur 180 mois, contracté en novembre 2011, a servi au financement des travaux de la résidence secondaire que l’on ne retrouve pas parmi les biens immobiliers. Il reste dû 295 689,79 euros sur ce prêt et il lui en coûte 2 424,30 par mois. Le troisième emprunt d’un montant de 600 000 euros sur 240 mois, contracté en novembre 2012, a servi au refinancement du premier et il reste dû 558 577,53 euros et la mensualité est de 3 623,34 euros.
Le patrimoine net insignifiant et le lourd passif du ministre de l’économie sont d’autant moins compréhensibles que dans sa déclaration d’intérêts, on relève que M. Macron a perçu de la Banque Rothschild :
- 136 967 euros de salaires en 2009 en tant que directeur,
- 356 095 euros de salaires en 2010 en tant que gérant,
- 1 401 153 euros en 2011, dont 403 557 euros à titre de salaires, 706 310 euros de bénéfices industriels et commerciaux (BIC) et 291 286 euros de revenus de capitaux mobiliers (RCM),
- 990 817 euros pour les 4 premiers mois de 2012, dont 720 521 euros de BIC et 270 296 euros de RCM.
En 2012, il a également perçu, pour 8 huit mois, 100 811 euros pour ses fonctions de secrétaire général adjoint de l’Élysée. Sa rémunération a été de 162 120 euros pour l’année 2013, soit 2,65 millions d'euros sur les seules trois années 2011-2013 et dont « l’évaporation » ne peut s’expliquer par le bénévolat qu’il dit exercer au sein de l’association 1901 Bibliothèques Sans Frontières. Joue-t-il au poker ? Se drogue-t-il ? Des explications seraient les bienvenues.