Lundi 14 mai, alors que le bâtonnier Roland Ezelin s’apprêtait à intervenir dans l’intérêt de l’accusé, il n’a pu prendre la parole, selon un communiqué diffusé ce matin par le Conseil national des barreaux (CNB), car la présidente le lui aurait interdit au motif que « les débats devaient se terminer à midi », information relayée par Guadeloupe 1^ère, après l’adoption par l’assemblée générale des avocats de Guadeloupe d’une motion appelant à une grève générale.

« Inadmissible » pour les robes noires guadeloupéennes, rapporte Guadeloupe 1^ère, qui voient là « une atteinte portée [aux droits de] la défense et à la profession [d’avocat] » qui s’insurge contre ce qu’elle appelle « une censure de la défense » et « un manque de respect des avocats par les magistrats ».

Le CNB, qui représente les quelque 66 000 avocats de France, dit prendre connaissance de ce grave incident et « dénonce cette atteinte d’une gravité exceptionnelle aux droits de la défense » et entend rappeler qu’il ne saurait y avoir d’État de droit « sans respect des droits de la défense » et que toute personne a droit « à un procès équitable et à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial ».

La profession n’entend pas en rester là et le CNB, qui apporte son total soutien au barreau de la Guadeloupe, demande à la garde des sceaux Nicole Belloubet de « se saisir sans délai de ce grave incident contraire aux règles qui définissent le procès équitable dans un État démocratique » et qui constitue « une entrave manifeste et inadmissible aux droits de la défense ».

Sollicitée par LexTimes, la ministre de la justice Nicole Belloubet n’était pas immédiatement disponible pour commenter cet incident.