Harcèlement : Sandrine Rousseau parle et veut faire parler

Sandrine Rousseau. DR.
Sandrine Rousseau. DR.

« Très touchée » par le succès des hashtags #BalanceTonPorc et #MeToo car cela « témoigne d’une multitude de prise de parole de femmes victimes », Sandrine Rousseau, ancienne porte-parole (2013-2016) et ancienne secrétaire nationale adjointe (2016-2017) d’EELV, auteur d’un livre dans lequel elle se libère et intitulé Parler (Flammarion, sept. 2017, 220 p., 19 €), vient de créer une association éponyme qui en appelle à la générosité de chacun pour aider les femmes « à parler et que ça compte ».

Disant avoir été agressée sexuellement, en novembre 2011, par un haut cadre de son parti, le député de Paris Denis Baupin qui conteste toutefois les faits et l’a traitée de « menteuse », Sandrine Rousseau, 45 ans, raconte dans son ouvrage pourquoi elle a mis cinq ans à « vaincre ses peurs pour finalement parler », dans la presse, en même temps que trois autres victimes, avant de déposer plainte en juin 2016 alors que la prescription de trois ans — portée à six ans en février 2017 — était acquise.

Son histoire, dit-elle, c’est celle de beaucoup de femmes victimes et cela illustre « la difficulté de parler pour les victimes de violences sexuelles », d’où l’idée de créer cette association avec des antennes locales pour libérer la parole et accompagner les femmes en constituant des groupes dans toutes les grandes villes de France. Pour cela, elle dit avoir besoin de 50 000 euros et a déjà recueilli 2 200 euros sur la plateforme gofundme.com.

10 000 euros permettrait, selon l’économiste de formation, de faire vivre l’association dans une ville pendant un an, 4 000 euros pour l’écriture d’un livre par les femmes de l’association et 5 000 euros pour un projet artistique.