#JeSuisCharlie : Une marche mondiale unitaire à l'opposé de ce qu'était Charlie-Hebdo

Plus d'un million de personnes proclamant « Je Suis Charlie », dont une cinquantaine de chefs d'État et de gouvernement, encadrés par plus de 5 000 policiers, se sont réunis cette après-midi à Paris pour une marche républicaine, de la place de la République à la place de la Nation, pour dire« non » au terrorisme, « non » à cette barbarie pour quelques dessins, pour quelques excès à la liberté d'expression qui ne pouvaient en aucun cas être le prétexte à ce carnage.
À l'exception de Barack Obama qui n'a pu se libérer et de Marine Le Pen qui a préféré aller défiler en province sur des terres plus propices, tous ceux qui comptent un peu, dans le monde politique, culturel, artistique, médiatique et autres, en France, en Europe et dans le monde, ont eu à cœur de se montrer bras-dessus bras-dessous, du premier ministre israélien Benyamin Natanyahou au président palestinien Mahmoud Abbas, en passant par la chancelière allemande Angela Merkel et le premier ministre espagnol Mariano Rajoy ou le premier ministre britannique David Cameron et le président du conseil italien Matteo Renzi, tous sont là, y compris le premier ministre turc Ahmet Davutoglu et une petite dizaine de chefs d'État africains pour qui la liberté d'expression et autres libertés sont, pourtant, dans leur pays, le cadet de leur souci.
Une marche mondiale unitaire a ainsi lieu à Paris pour proclamer haut et fort #JeSuisCharlie et réclamer une « liberté d'expression » totale qui tourne à la farce politique avec ces accolades entre frères ennemis ou des individus qui n'ont rien de « démocrate » ou de « républicain » et en tout cas, à mille lieues des figures emblématiques de Charlie-Hebdo, tués lâchement dans l'attaque meurtrière de mercredi, que cette marche républicaine est supposée honorer.
Cabu, Charb, Tignous, Wolinski et les autres doivent bien se marrer là-haut et on peut aisément les imaginer dessinant, caricaturant sans aucune retenue cette marche républicaine qui les aurait bien fait se marrer jusqu'à se pisser dessus et qui n'est pas la leur et on attend bien évidemment le numéro deCharlie-Hebdo annoncé pour mercredi pour voir si la page Charlie-Hebdo est définitivement tournée ou si Charlie-Hebdo est bien vivant avec l'insolence et le coup de crayon qui le caractérise et qui devrait normalement se payer quelques têtes qui ont défilé aujourd'hui pour ne pas perdre la figure demain.