Jungle de Calais : Les avocats interdits d’assister les exilés

Vincent Berton, sous-préfet de Calais.
Vincent Berton, sous-préfet de Calais.

Cinq associations se plaignent mardi, dans un communiqué commun, que les avocats présents à Calais — bien avant le début du démantèlement de la « jungle » qui a débuté la veille — ne peuvent entrer dans le bidonville pour assister les exilés dans leurs démarches, faute d’accréditation par la sous-préfecture pour certains et du fait d’ « une notification officielle de refus » lundi soir pour d’autres.

Les avocats pour la défense des droits des étrangers (Adde), les avocats européens démocrates (Aed), le réseau européen pour le droit d’asile (Elena), le syndicat des avocats de France (Saf) et le groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti) rappellent que l’État s’était engagé à conduire « une opération humanitaire de mise à l’abri, visant à proposer à chacun des migrants présents sur le site, une prise en charge adaptée à [sa] situation » qui ne peut se faire « en dehors du droit ».

La création d’une zone de sécurité ne permet plus aux avocats, explique le collectif, d’accéder au bidonville où se trouvent les exilés ni au hangar, dit « SAS », ni au camp « Jules Ferry » alors que l’opération est qualifiée par le gouvernement d’ « humanitaire » et qu’elle implique donc un nécessaire « respect des droits et libertés fondamentaux des exilés au rang desquels se trouve l’accès au droit ».

Quelles que soient les raisons qui ont motivé la création de cette zone de protection, elle ne saurait avoir pour effet, estiment les cinq associations, de « priver des milliers de personnes du droit fondamental d’être informés sur leur situation juridique » et « exigent » que les avocats présents sur le site puissent exercer normalement leurs fonctions de conseil et défenseur sur simple présentation de leur carte professionnelle.

Sollicité par LexTimes quant à cette obligation d'accréditation et cette interdiction faite à des avocats d'accéder à des personnes qui ont éventuellement besoin de leurs conseils, le sous-préfet de Calais, Vincent Berton, renvoie vers son chef de communication, M. Barbé, qui est injoignable et dont la messagerie de son téléphone portable est pleine. La question a alors été transmise par courriel mais LexTimes n'avait encore reçu aucune réponse du sous-préfet Berton ou de son communicant au moment de publier.