Justice : Des avocats veulent suivre les détenus

Un collectif d'avocats a lancé samedi à Marseille, en marge d'un colloque de défense pénale du Syndicat des avocats de France (SAF, gauche), un réseau d'avocats en droit pénitentiaire pour assurer « la défense des droits et les droits de la défense des personnes sous écrou ».

Ce réseau, bâti sur le modèle de l'association Avocats pour la défense des droits des étrangers, se dénomme pour le moment « Avocats pour le droit en prison » et regroupe déjà quelque 90 professionnels dans l'Hexagone plus deux en Outre-Mer. À l'origine de cette initiative le constat selon lequel les détenus disposent d'un avocat avant d'être condamné, puis pour l'application de leur peine, mais ensuite aucun défenseur ne s'occupe de leur vie quotidienne en détention.

Soucieux de partager des expériences, la jurisprudence, des stratégies sur « le droit pénitentiaire en friche », le réseau vise notamment à développer les recours des décisions des commissions de discipline siégeant dans les établissements pénitentiaires, faire respecter la rémunération des prisonniers qui travaillent, assurer la confidentialité des communications téléphoniques par la création de vraies cabines. De façon générale, précise Yannis Lantheaume, avocat à Lyon, « notre objectif sera de lutter contre l'arbitraire de l'administration, les tracasseries imposées aux familles ».

Exemple des dysfonctionnements auxquels comptent s'attaquer le réseau, l'obligation de retirer son soutien-gorge au passage sous le portique du parloir. Ou encore, l'interdiction de parloir pour un visiteur qui fait sonner trois fois le portique. L'observatoire international des prisons (OIP) est membre d'honneur de ce réseau qui entend également « jouer un rôle de lanceur d'alertes sur les droits des prisonniers ».