Justice : Jean-François Boutet quitte la Chancellerie

Jean-François Boutet, conseiller de la ministre de la justice Christiane Taubira, accusé de « conflit d'intérêt » par le député UMP de Vendée Yannick Moreau et mis en cause par diverses publications, a annoncé qu'il quittait son poste et attaquait plusieurs hebdomadaires.
Le « conseiller spécial » de la garde des sceaux explique dans un texte transmis à l'AFP avoir eu l'intention de quitter son poste à la chancellerie « à la veille de l'audience du 9 juillet 2014 à laquelle est appelée l'action en diffamation qu'[il a] engagée contre l'hebdomadaire l'Express ». Le magazine avait affirmé en mars 2013 qu'il était le compagnon de la ministre, dont M. Boutet écrit « n'avoir jamais partagé l'intimité ».
Et alors que l'hebdomadaire people Closer a affirmé de son côté qu'il se servait d'une voiture de fonction du ministère pour des déplacements privés, assurant notamment qu'il l'avait utilisée pour une course avec sa fille, il indique avoir« demandé à [son] avocat d'assigner sans délai le magazine Closer », affirmant n'avoir « jamais eu » de fille. Dénonçant une « boue médiatique » qui « n'a comme seul but de tenter de fragiliser la garde des sceaux », M. Boutet annonce avoir finalement « décidé d'anticiper [son] départ de 3 semaines ».
M. Boutet étant par ailleurs avocat au Conseil d'État et à la Cour de cassation, le député UMP Yannick Moreau avait interpellé Mme Taubira sur un possible« conflit d'intérêt » de son conseiller en janvier dernier lors d'une séance de questions au gouvernement, puis par une question écrite. Dans un communiqué diffusé hier, M. Moreau indique avoir « écrit au président de la République pour lui demander de mettre un terme à ce conflit d'intérêt qui nuit à la crédibilité de l'État et de l'autorité publique ».
M. Boutet, de son côté, explique dans son texte n'avoir « accepté les fonctions de conseiller spécial auprès de la garde des sceaux en mai 2012 qu'à la condition de ne percevoir aucune rémunération et de ne disposer d'aucune délégation de signature ».
La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) avait demandé à M. Boutet dans un courrier en date du 23 mai de mettre fin à son« conflit d'intérêt ». « Nous lui demandions de mettre fin à cette situation de conflit d'intérêt apparent », a indiqué la Haute Autorité, ajoutant qu'il leur avait« répondu le 2 juin, en [leur] précisant qu'il démissionnerait de son poste de conseiller spécial début juillet, ce qui [leur avait] semblé un délai raisonnable ».