Justice : La grève des greffiers du 29 avril « facilitée » par l'USM et soutenue pour le SM

Le président de l'Union syndicale des magistrats (USM), Christophe Régnard, a précisé jeudi que le syndicat majoritaire au sein de la profession n'appelait pas à la grève le 29 avril pour s'associer au mouvement des greffiers mais à le « faciliter », notamment en renvoyant des audiences.

Le 18 avril, l'USM avait publié un communiqué au sujet du mouvement de grève des greffiers, « [invitant] les magistrats à s'y associer »« Nous considérons que le statut de la magistrature n'autorise pas clairement le droit de grève pour les magistrats », a précisé M. Régnard. Dès lors, « nous leur avons demandé de faciliter les manifestations nationales et locales des fonctionnaires, au besoin en renvoyant les audiences », a-t-il ajouté. 

L'article 10 de l'ordonnance du 22 décembre 1958 relative au statut de la magistrature dispose qu'est « interdite toute action concertée de nature à arrêter ou entraver le fonctionnement des juridictions ». Le Syndicat de la magistrature (SM), deuxième syndicat de la profession, a, lui, bien appelé les magistrats à faire grève le 29 avril.

Les greffiers mènent depuis près d'un mois maintenant des actions visant à obtenir une revalorisation salariale et une réforme de leur statut. Ils s'inquiètent également des conséquences de la réforme dite de la « Justice du XXIe siècle », qui pourrait leur attribuer des missions aujourd'hui assurées par des magistrats. 

Parti de la cour d'appel d'Agen, ce mouvement spontané s'est étendu à plusieurs dizaines de tribunaux dans toute la France, où des rassemblements de greffiers ont désormais lieu quotidiennement, le plus souvent à l'heure du déjeuner. 

L'appel à la grève des syndicats Unsa-Services judiciaires, Cgt Chancellerie et services judiciaires, Sdgf-Fo, Cfdt-Interco justice a été lancé pour le 29 avril, jour où ces organisations doivent rencontrer le directeur des services judiciaires, Jean-François Beynel, après une première réunion le 11 avril. À l'issue de cette première entrevue, où se trouvaient également des représentants du syndicat C.Justice, les organisations représentatives s'étaient dites très déçues par les propositions de la Chancellerie.