Justice : Le travail a repris au tribunal de Cayenne

Le mouvement de protestation de deux semaines lié au délabrement des locaux a pris fin vendredi à la mi-journée au tribunal de grande instance (TGI) de Cayenne (Guyane), a-t-on appris de source judiciaire à l'issue d'une assemblée générale.
« C'est la fin des droits de retrait. La décision était dans l'air depuis hier et aujourd'hui c'est entériné », a déclaré Stéphane Rémy, magistrat du siège. « Le calendrier des travaux paraît cohérent. Il reste à voir si ce sera fait », a-t-il ajouté.
Une mission du ministère de la Justice se trouve actuellement en Guyane avec à sa tête le directeur des services judiciaires Jean-François Beynel, qui a fait le point sur des travaux d'urgence, d'un coût « d'environ 70 000 euros » effectués ces derniers jours et d'autres à venir dans le cadre d'un plan de« restructuration » du TGI arrêté à « 3,5 millions d'euros », a rappelé ce responsable du ministère.
À la suite d'une visite de contrôle le 7 janvier, une commission de sécurité avait rendu un « avis défavorable à l'activité » au sein du TGI, estimant qu'il présentait« un niveau de sécurité très insuffisant et très dangereux pour le public et le personnel ». Depuis le 17 février, la quasi-totalité des fonctionnaires du tribunal et des magistrats du siège exerçaient leur droit de retrait. Le mouvement avait été moins suivi chez les magistrats du parquet où l'on estimait que « les condition légales (gravité et imminence du danger) n'étaient pas réunies ».
« Nous avons répondu aux problèmes d'urgence. Le bâtiment est sûr. Un travail a été fait depuis 15 jours sur tous les points soulevés par la commission de sécurité: installations électriques, câblages, réparation des éclairages de sécurité qui ne fonctionnaient pas il y a encore deux semaines », a déclaré M. Beynel. Les archives qui « encombraient le tribunal ont été déménagées » ou sont en cours de déménagement, et « celles qui ne faisaient plus l'objet d'une obligation de conservation ont été jetées ».
Une charpente au-dessus de la cour d'assises qui avait provoqué des frayeurs« a dû être confortée par la pose d'étais en deux points » même si « il n'y avait pas péril imminent », d'après le directeur des services judiciaires. Les travaux urgents sont annoncés de « juillet à décembre » par l'Agence publique pour l'immobilier de la justice (APIJ). Le début des gros travaux de restructuration du TGI est annoncé pour fin 2015.
Lire aussi :
► Guyane : Le tribunal de Cayenne paralysé par le droit de retrait des greffiers et magistrats, 24 février 2014.
► Justice : Un plan d'action rapide en trois phases pour le TGI de Cayenne, 26 février 2014.