Justice : Les greffiers sont en colère et manifesteront jusqu'au 10 avril

La chancellerie a confirmé qu'une réforme statutaire du corps des greffiers était en cours et que des négociations devraient s'ouvrir rapidement avec les organisations syndicales dans ce cadre, alors que de nouveaux rassemblements de protestation se sont tenus hier.
« Le ministère de la justice confirme qu'une réforme statutaire du corps des greffiers est en cours comme la ministre l'a déjà annoncé avec force à plusieurs reprises », a indiqué la chancellerie. « Cette réforme suit une procédure normale auprès des différents ministères concernés, budget et fonction publique », a-t-on ajouté de même source, précisant que « les négociations avec les organisations syndicales devraient s'ouvrir rapidement ».
Depuis une dizaine de jours, des rassemblements quotidiens ont lieu dans de nombreux tribunaux de la France entière. Les greffiers réclament une évolution de leur statut et une revalorisation de leur rémunération. À Paris, hier, une bonne centaine de greffiers et greffières se sont rassemblés en milieu de journée, comme la veille, sur les marches du palais de justice, scandant« greffiers en colère » ou « les magistrats avec nous ». Ils prévoient de faire de même jusqu'au 10 avril, date à laquelle une assemblée générale concernant le projet « justice du XXIe siècle » doit avoir lieu.
Les greffiers s'inquiètent des conséquences éventuelles de cette réforme, qui pourrait leur attribuer des missions jusqu'ici assurées par des magistrats. « Le mouvement est lancé », a déclaré, sous couvert d'anonymat, une greffière, dénonçant des « conditions de travail insupportables » et évoquant la possibilité d'un blocage.
À Bordeaux, quelque 70 « personnels du greffe », comme ils tiennent à se faire appeler, se sont rassemblés à la mi-journée, tous vêtus de leur robe, sur les marches du palais de justice. « Ce n'est pas un mouvement de grève, car beaucoup n'ont pas les moyens financiers et nous ne voulons pas porter préjudice aux justiciables », a déclaré une greffière, précisant que le mouvement attendait de voir si une intersyndicale serait prête à relayer leurs revendications auprès du ministère. « Nous sommes les travailleurs de l'ombre. On ne nous voit pas, mais sans nous la justice ne fonctionne pas ! » a-t-elle ajouté.