Justice : Un budget 2018 en hausse de 1,9 %

À en croire le projet de loi de finances 2018, le budget de la justice, placé au « rang de priorité dans un contexte général de redressement des comptes publics », est miraculé. Il feint d’augmenter de 3,9 % à 7,11 milliards d’euros mais la hausse n’est en fait que de 1,9 % à 6,98 milliards d’euros en tenant compte d’un transfert de 134 millions d’euros vers d’autres budgets, dont ceux destinés au financement de la santé des détenus. La loi de programmation actuellement en gestation prévoit, quant à elle, une hausse qui pourrait être de 4,3 % en 2019 et de 5,1 % en 2020.
Dans le détail, les crédits informatiques destinés à la transformation numérique du ministère de la justice s’octroient la part du lion avec une hausse de 20,6 %. La part allouée aux services judiciaires pour améliorer « l’efficacité de l’activité judiciaire et les conditions de travail des personnels » augmente de 9,0 % et l’aide juridictionnelle qui favorise l’accès au droit et à la justice des plus démunis devrait augmenter de 8,7 %. La hausse des crédits de fonctionnement est limitée à 4,9 %.
1 000 emplois devraient être créés en 2018, dont 732 au sein de l’administration pénitentiaire et le reliquat de 268 serait partagé entre l’administration centrale (80 emplois dédiés principalement à la mise en œuvre du plan de transformation numérique), la protection judiciaire de la jeunesse (40 personnes qui viendront renforcer les services de milieu ouvert) et les services judiciaires qui s’adjugent 148 créations nettes après 183 destructions de postes provenant de la simplification des procédures et de la dématérialisation, soit 331 créations brutes (148 + 183) qui iront à l’amélioration des délais des traitements des procédures pour 173, au renforcement des équipes autour du magistrat (98) et pour la mise en œuvre de nouvelles dispositions législatives (60).
Pour ce qui est de l’administration pénitentiaire, les 732 emplois créés sont principalement destinés, à concurrence de 470, aux trois nouveaux établissements (Aix, Draguignan et Paris-La Santé) et le reliquat servira pour le renforcement de la filière d’insertion et de probation (150), l’amélioration des extractions judiciaires (50), le développement du renseignement pénitentiaire (35) et 27 agents seront affectés à des établissements pénitentiaires existants (Arles et Wallis et Futuna).