Livres : Conversations privées avec le président

Conversations privées avec le président.
Conversations privées avec le président, d'Antonin André et Karim Rissouli, chez Albin Michel.

Alors qu'il lui reste encore un peu plus de huit mois à tenir à la tête de l'État, le président de la République a autorisé la publication immédiate de 32 monologues enregistrés par deux journalistes entre le 17 février 2012 et le 24 mai 2016 et dont le Point publie les « bonnes feuilles ».

Livrés crus, sous forme de verbatim, tout y est ou presque. De la chute de Cahuzac à l'ascension de Macron, en passant par la montée du terrorisme à la crise grecque et jusqu'à sa séparation avec Valérie Trierweiler et son éventuel mariage — si elle le veut bien ou si elle y consent — avec Julie Gayet. Une mise à nu intégrale qui pourrait le desservir ou destinée à couper l'herbe sous les pieds de ses adversaires.

Mitterrand a eu le Liban, Chirac a pris la décision de ne pas intervenir en Irak, Sarkozy s'est imposé grâce à la crise financière de 2008 et quant à lui, estime François Hollande, il a eu « les bons gestes », début janvier 2015, lors de la traque des frères Kouachi car « on n'élit pas pas un président sur "il a fait un peu plus ou un peu moins de chômage", on l'élit parce qu'il a su parler à la nation, parce qu'elle s'est réveillée ».

François Hollande peut donc être content et reconnaissant pour tout ce qui s'est passé en France au cours des 18 derniers mois qui lui a donné l'occasion « de s'adresser à la nation » car ce qui aurait été terrible, explique-t-il aux deux auteurs de ces Conversations privées avec le président« Conversations privées avec le président », Antonin André et Karim Rissouli, Albin Michel, août 2016, 320 p., 19,50 €., Antonin André et Karim Rissouli, cela aurait été « de faire un mandat présidentiel dont il ne reste rien » alors que là, grâce à Dieu, Mahomet et Moïse, on a été excellemment bien servis en 2015 et 2016. On a eu 1, 2, 3, 4,... attentats, autant d'occasions pour lui de développer et d'asseoir « la stature présidentielle » qui lui faisait défaut en 2012.