Loi Macron : 30 000 professionnels du droit dans la rue selon la préfecture de Paris

Les organisateurs des six professions juridiques (avocats, notaires, greffiers des tribunaux de commerce, commissaires-priseurs judiciaires, huissiers de justice et administrateurs judiciaires) espéraient qu'au moins 50 000 professionnels du droit battraient le pavé des rues parisiennes ce mercredi 10 décembre 2014 contre le projet de loi du ministre de l'économie, Emmanuel Macron, « pour la croissance et l'activité », la préfecture de police de Paris en aurait dénombré seulement 30 000 dans la capitale, ce qui équivaut sans doute à 90 000, 120 000 ou 150 000 selon que l'on applique un multiple de 3, 4 ou 5 aux chiffres officiels de la préfecture traditionnellement inférieurs à la réalité. Les organisateurs en ont dénombré « plus de 50 000 ».
Malgré la consigne du conseil de l'ordre du barreau de Paris de ne pas se joindre à cette manifestation, les avocats parisiens étaient bien présents et en grand nombre pour dire non au projet de loi Macron et dire aussi non au bâtonnier Pierre-Olivier Sur et et à son conseil de l'ordre qui ne représentent plus qu'eux-mêmes.
Le syndicat majoritaire de la profession, l'Union des jeunes avocats de Paris (UJA), avait en effet appelé à la mobilisation ainsi d'ailleurs que la Confédération nationale des avocats (CNA) aux côtés des confrères des barreaux de province qui — sans doute les plus concernés par une éventuelle suppression de la postulation qui verrait leur chiffre d'affaires se réduire comme peau de chagrin — avaient fait le déplacement des quatre coins de la France en grand nombre en train, car et voiture.
À l’issue du défilé, la garde des sceaux, Christiane Taubira, a reçu les représentants des différentes professions, pour un rendez-vous qui n’a permis d’esquisser, selon le Conseil national des barreaux (CNB), « aucune solution ». Le projet de loi reste inchangé à ce jour, sans aucune prise en compte des propositions et des inquiétudes des professions concernées, indique un communiqué du CNB. « Constatant le blocage des échanges avec le gouvernement et la force inédite de notre rassemblement, la ministre de la justice nous invite à rester mobilisés dans le cadre des discussions parlementaires à venir. Nous poursuivrons donc notre combat à l’Assemblée nationale et au Sénat ! », a déclaré le président du CNB Jean-Marie Burguburu, à la sortie de la Chancellerie.