Montauban : Des journalistes malmenés lors d'un conseil municipal houleux

Une réunion tendue du conseil municipal de Montauban (Tarn-et-Garonne) a tourné au vinaigre mardi soir avec l'expulsion musclée par la police municipale d'un cameraman qui a annoncé mercredi avoir déposé plainte pour « violence sur personne physique ».
Le cameraman Michel Lecomte, qui travaille pour un réseau social et média de proximité, Networkvisio.com, a été expulsé manu militari par la police municipale appelée pour l'empêcher de filmer par les services de la maire UMP, Brigitte Barèges. Selon Ladepeche.fr, il a été « ceinturé par quatre policiers, traîné, expulsé par la force ».
Les journalistes présents ont sorti leur téléphone portable pour filmer la scène, ce qui leur a valu, à leur tour, de subir les foudres des membres du service d'ordre « qui leur ont arraché leur téléphone des mains, les appareils » étant« jetés à terre par le directeur général des services », rapporte encoreLadepeche.fr. Celui-ci et d'autres représentants de la majorité ont ensuite présenté des excuses. Les journalistes ont regagné leur siège avec interdiction de faire des images. Mais des photos ont été prises.
Michel Lecomte a annoncé à un correspondant de l'AFP avoir déposé plainte pour « violence sur personne physique » et entrave à son exercice professionnel. Il dit souffrir d'hématomes et de douleurs à une épaule l'empêchant de travailler.
l'opposition quitte le CM de Montauban après qu'un journaliste se soit fait sortir violemment 1/2
— Valérie Rabault (@Valerie_Rabault) 25 Novembre 2014
La députée socialiste du Tarn-et-Garonne Valérie Rabault, présente au conseil, a annoncé que l'opposition avait quitté la salle après l'expulsion du cameraman, sur son compte Twitter; parlant de « déni de démocratie », elle a invoqué une jurisprudence de la cour administrative de justice de Bordeaux du 24 juin 2003: il y est stipulé que l'interdiction d'enregistrer les débats d'un conseil municipal est« illégale » dès lors qu'il n'y a pas tentative « de troubler le bon ordre des travaux de l'assemblée communale » .
Lors des débats du conseil, le ton était monté lorsque l'opposition avait demandé la parole pour s'exprimer sur les festivals de la ville que Mme Barèges (UMP) veut regrouper en un seul. Mais la maire avait refusé d'ouvrir le micro. Mme Barèges restait injoignable mercredi matin.
Il semble que M. Lecomte soit devenu persona non grata à la mairie depuis qu'il avait diffusé les images de l'élue déclarant pendant la campagne municipale de 2014, qu'un de ses colistiers, Jean Trepkri, un Noir, était « la tâche de [sa] liste ». Après le scrutin, Mme Barèges a été condamnée par le tribunal administratif de Toulouse en octobre à un an d'inéligibilité pour « violation substantielle » des règles de financement de campagne. Elle a fait appel, continuant entre-temps de siéger à la mairie.