Nationalistes : LDH Corsica aux côtés du parti indépendantiste

Doumé Ferrari. Photo barreau d'Ajaccio.

La Ligue des droits de l'homme et du citoyen de Corse (LDH Corsica) annonce qu'elle participera aujourd'hui à 18 heures aux rassemblements de protestation organisés par le parti indépendantiste Corsica Libera et l'association de défense des prisonniers politiques corses Suldidarità devant les préfectures d'Ajaccio et de Bastia.

Cet appel au rassemblement fait suite à l'interpellation d'une dizaine de personnes et de deux avocats dont le bâtonnier d'Ajaccio. LDH Corsica entend ainsi dénoncer « les pratiques de l'antiterrorisme qui visent à impressionner les citoyens » et « l'importante médiatisation » orchestrée autour de ces arrestations.

L'interpellation du bâtonnier d'Ajaccio Doumé Ferrari, de son confrère Philippe Gatti, membre de la Ligue et de son épouse, et d'une dizaine d'autres personnes « ne pouvait déboucher que sur une importante médiatisation de cette opération de police », explique LDH Corsica dans un communiqué pour justifier sa participation à ces rassemblements.

Pourquoi, se demande-t-elle, « user de gardes à vue spectaculaires là ou peuvent suffire de simples convocations ! », soulignant « l'action disproportionnée de la justice antiterroriste ». LDH Corsica revendique « le droit à une justice sereine et au respect des droits, dont la présomption d'innocence ».

Entre 150 et 200 personnes ont protesté mardi devant la préfecture de Corse à Ajaccio contre la prolongation de la garde à vue des deux avocats, dont le bâtonnier Doumé Ferrari.

Me Philippe Gatti, ancien bâtonnier d'Ajaccio a été remis en liberté en fin de soirée mardi, « au teme d'une audition éprouvante de 40 heures qui l'a épuisé », à la base militaire d'Aspretto, à Ajaccio, a déclaré Me Camille Romani.« Aucune charge n'a été retenue contre lui. Cela démontre bien le caractère scandaleux de cette garde à vue », a ajouté Me Romani, soulignant qu'une« simple convocation aurait donc suffi » pour entendre son client « victime d'un lourd préjudice professionnel en raison de la médiatisation faite autour de sa garde à vue ». Le barreau d'Ajaccio a dénoncé la violation du secret de l'enquête et l'atteinte au droit à la présomption d'innocence, déplorant notamment que les médias aient été très rapidement informés de l'arrestation des deux avocats.

Cinq personnes, dont l'épouse de Me Gatti, avaient déjà été remises en liberté mardi sans qu'aucune charge ne soit retenue contre elles. Le bâtonnier Dominique Ferrari et quatre autres personnes, sur la dizaine interpellées lundi à Ajaccio et dans les environs, étaient en revanche toujours en garde à vue mercredi. Ces arrestations ont été opérées dans le cadre de l'enquête sur des attentats à la roquette contre des gendarmeries d'Ajaccio et Bastia, en décembre 2013. Ces actions n'avaient fait aucune victime et n'avaient pas été revendiquées.

Les avocats corses ont poursuivi mercredi leur mouvement de protestation en ne participant pas aux audiences pour dénoncer les mesures de privations de liberté infligées à leurs confrères.