« Le rôle des avocats sur cette question peut être multiple : de campagnes de sensibilisation contre l’esclavage jusqu’aux conseils juridiques aux victimes et la poursuite des trafiquants, ainsi que le lobbying pour augmenter les mesures de protection juridique des victimes, y compris afin qu’elles reçoivent des compensations de la part des États qui ferment les yeux sur les pratiques qui ont cours sur leur territoire », a déclaré Pedro Pais de Almeida qui semble toutefois oublier que la défense des trafiquants et des esclavagistes fait également partie du rôle de l’avocat.

Les dernières estimations de l’Organisation internationale du travailGlobal Estimates of Modern Slavery : Forced Labour and Forced Marriage, 19 sept. 2017. (OIT) indiquent qu’en 2016, près de 40,3 millions de personnes sont victimes d’esclavage moderne, répartis en 24,9 millions de personnes soumis au travail forcé et 15,4 millions de personnes vivant au sein d’unions forcées non consenties.

« Dans un monde dit civilisé, poursuit M^e Pais de Almeida, ces pratiques ne devraient plus avoir de place. Je m’y engage professionnellement depuis plusieurs années et souhaite que l’UIA en fasse également un combat ». Via l’UIA-IROL (Institute for the Rule of Law), plusieurs actions au cours de son mandat devraient être tournées vers « la défense des victimes de l’esclavage moderne et le respect de l’État de droit ».

Sans qu’il soit besoin d’aller bien loin, ici même, en France, à Paris, dans un pays dit « civilisé », c’est une avocate septuagénaire qui fait l’objet de poursuites devant le conseil de prud’hommes par son « chauffeur-coursier » qui dit n’avoir eu, pour tout « salaire », pendant plus de 25 ans, que la jouissance de trois chambres de service au cinquième étage d’un immeuble sans ascenseur et qui se dit avoir été « exploité comme un nègre sous la colonisation » et les instances ordinales font plus que fermer les yeux, ils cautionnent ce comportement indigne. La décision a été mise en délibéré au 27 novembre.

Avant de devenir président de l’UIA, Pedro Pais de Almeida était déjà fortement investi dans l’association, dont il est membre depuis 1995, pour avoir assuré la vice-présidence de la commission des investissements étrangers (2004-2006), la présidence de cette même commission (2006-2011), représentant de l’UIA à l’International Legal Assistance Consortium (2009-…), directeur des commissions (2010-2011) et, enfin, vice-président en 2015, date à laquelle il a été désigné pour prendre la présidence à Toronto. Avocat portugais, associé du cabinet Abreu Advogados, Pedro Pais de Almeida est spécialisé en droit commercial, droit des sociétés et droit fiscal.