Nominations : Bertrand Louvel à la tête de la Cour de cassation

Le nouveau premier président de la Cour de cassation, Bertrand Louvel, a été installé hier lors d’une audience solennelle au cours de laquelle lui ont rendu hommage le président doyen Franck Terrier et le procureur général Jean-Claude Martin.
M. Louvel, 64 ans, titulaire d’un doctorat en droit privé, débute sa carrière aux facultés de droit de Caen et du Mans en tant qu’assistant (1972-1977) et rejoint la magistrature par intégration directe sur titre en 1978 en qualité d’auditeur de justice. Juge d’instance à Menton (1980) et puis au Mans (1981-1984), il enseigne pendant deux ans à l’École nationale de la magistrature (ENM) avant de prendre la direction des juridictions d’Aurillac (1986), de Pointe-à-Pitre (1990), de Nevers (1993) et de Brest (1997) et, ensuite, des cours d’appel de Limoges (2002) et de Bordeaux (2007). C’est en 2009 qu’il intègre la Cour de cassation, d’abord en tant que président de chambre chargé du Service de documentation, des études et du rapport et, l’année suivante, il est nommé à la présidence de la chambre criminelle.
35e premier président de la cour suprême judiciaire, il devient ce qu’on appelle familièrement le premier magistrat de France et succède dans cette fonction à Vincent Lamanda qui a fait valoir, le mois dernier, ses droits à la retraite.
« La confiance du citoyen dans la neutralité et l’impartialité des juges implique, a plaidé le premier président Louvel lors de son discours d’installation, que le Judiciaire s’administre lui-même et ne soit plus géré par un ministère à la manière d’une administration ». C’est de l’absence d’une « authentique séparation des pouvoirs » qu’est né, selon M. Louvel, « le syndicalisme judiciaire [… car] les juges sont considérés comme appartenant à la fonction publique avec les mêmes droits que les autres fonctionnaires ».
Sans le nommer explicitement, le président doyen Terrier a fait allusion, quant à lui, lors de son allocution, au « discours inacceptable » tenu par l’ancien chef de l’État Nicolas Sarkozy à l’issue de sa garde à vue et de sa mise en examen, il y a deux semaines, par une juge marquée à gauche qu’il a voulu « répudier [..] au seul motif qu’[elle] serait suspect[e] dans ses convictions ».