Conseil constitutionnel : Les trois nouveaux Sages proposés par l'exécutif et le parlement

Jacques Mézard, François Pillet et Alain Juppé ont été nommés au Conseil constitutionnel, vendredi, respectivement par le président de la République Emmanuel Macron, le président du Sénat Gérard Larcher et le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand en remplacement de Michel Charasse, Jean-Jacques Hyest et Lionel Jospin.
Diplômé de l’université de Paris II Panthéon-Assas, Jacques Mézard, 71 ans, est avocat de profession et une figure du Parti radical de gauche (PRG) qui a fusionné avec le Parti radical en décembre 2017 pour former le Mouvement radical, social et libéral (MRSL). Conseiller général du Cantal (1994-2008) et président de la communauté d’agglomération du bassin d’Aurillac (2001-2017), il a été sénateur d’octobre 2008 à juin 2017. Soutien du candidat du mouvement En marche Emmanuel Macron pour l’élection présidentielle de 2017, il est nommé au ministère de l’agriculture et de l’alimentation sous le premier gouvernement d’Édouard Philippe (mai-juin 2017) et ministre de la cohésion et des territoires sous le second (juin 2017 à octobre 2018), il était redevenu sénateur depuis le 17 novembre 2018. Sur proposition d’Emmanuel Macron, Jacques Mézard succède à Michel Charasse au Conseil constitutionnel à compter du 22 février 2019.
Également avocat et ancien bâtonnier de Bourges (Cher), François Pillet, 68 ans, est devenu sénateur, le 17 décembre 2007, à la suite du décès de Serge Vinçon. Il a été élu en 2008 et réélu en 2014. Il avait auparavant été maire de Maire de Mehun-sur-Yèvre (1995-2014) et conseiller général du Cher (1998-2007). Il entre au Conseil constitutionnel sur proposition de Gérard Larcher.
Énarque, Alain Juppé, 73 ans, président du RPR (1994-1997) et de l’UMP (2002-2004), candidat malheureux à la primaire de la droite et du centre de 2016 face à François Fillon, est celui des trois nouveaux membres du Conseil constitutionnel à avoir le curriculum vitæ le plus long et également le seul à être marqué du sceau infamant d’une condamnation pénale à son casier judiciaire.
Maire de Bordeaux (1995-2004 et 2006-2019), président de la communauté urbaine de Bordeaux (1995-2004) puis de Bordeaux Métropole (2014-2019), député (1988-1993 et 1997-2004), député européen (1984-1986 et 1989), M. Juppé a été ministre du budget et porte-parole du gouvernement Chirac II sous François Mitterrand (1986-1988), ministre des affaires étrangères (1993-1995), premier ministre (1995-1997), ministre de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables (2007), ministre de la défense et des anciens combattants (2010-2011) et ministre des affaires étrangères et européennes (2011-2012).
Outre l’affaire des appartements parisiens de la rue Jacob qui n’a pas été sanctionnée pénalement, Alain Juppé a été condamné, le 1er décembre 2004, par la chambre correctionnelle de la cour d’appel de Versailles à une peine d’emprisonnement de 14 mois avec sursis et à un an d’inéligibilité du chef d’emplois fictifs à la mairie de Paris. Dix mois plus tôt, le 30 janvier 2004, le tribunal correctionnel de Nanterre avait eu la main un peu plus lourde en prononçant une peine de 18 mois avec sursis et dix ans d’inéligibilité en retenant que la nature des faits était « contraire à la volonté générale exprimée par la loi ».