Nominations : Gilles Le Chatelier dirigera le cabinet de Christiane Taubira

Gilles Le Chatelier, conseiller d'État et avocat, a été choisi pour diriger le cabinet de la garde des sceaux, Christiane Taubira, en remplacement de Christine Maugüé qui avait quitté son poste après l'affaire des écoutes de Nicolas Sarkozy.
Gilles Le Chatelier, 50 ans, devrait prendre ses fonctions lundi à la chancellerie, a-t-on appris de source judiciaire. Né à Suresnes (Hauts-de-Seine) le 25 janvier 1964, diplômé de sciences politiques, ancien élève de l'École nationale d'administration (1986-88, promotion Michel de Montaigne), Gilles Le Chatelier est un conseiller d'État comme ses deux prédécesseurs place Vendôme, Christine Maugüé et Christian Vigouroux.
Il connaît bien les rouages ministériels pour avoir exercé la fonction de directeur de cabinet auprès de l'ancien ministre de la recherche Roger-Gérard Schwartzenberg de 2000 à 2002. Plus rare, le nouveau patron du cabinet de la place Vendôme était jusqu'à sa nomination avocat associé dans le cabinet lyonnais Adamas.
Parmi ses autres fonctions, Gilles Le Chatelier a été rapporteur adjoint auprès du Conseil constitutionnel, directeur de cabinet du président du Conseil régional de Rhône-Alpes, Jean-Jacques Queyranne, et directeur général des services de cette région. Il a également enseigné comme professeur associé à Paris X-Nanterre, à l'université de Lyon II-Lumière et à l'École normale supérieure (ENS) à Lyon en lettres et sciences humaines.
Il remplace Christine Maugüé qui n'a pas été reconduite dans ses fonctions, comme son adjoint, François Pion, après le changement de gouvernement. L'ex-directrice de cabinet aurait payé les cafouillages de communication de la ministre dans l'affaire des écoutes de Nicolas Sarkozy.
Responsable ou fusible ? Mme Maugüé est supposée avoir omis de transmettre à la garde des sceaux des documents sur ce dossier alors que l'information avait été transmise à Matignon. Le cabinet sortant paie également l'affaire Falletti qui a porté atteinte à l'image d'indépendance de la justice défendue par Christiane Taubira.
Le procureur général François Falletti, nommé par la droite, avait affirmé avoir été convoqué le 27 janvier à la chancellerie où le cabinet lui aurait fait part du« souhait » de la ministre de le voir quitter ses fonctions au profit de « quelqu'un de sa sensibilité politique ». Une version formellement contestée par Mme Taubira selon qui il s'agissait d'un « entretien classique ».